Au Sénégal, journée de vote ce dimanche 31 juillet pour les citoyens qui vont renouveler les 165 sièges parlementaires. Deux ans avant l'élection présidentielle à venir, ces législatives ont valeur de test tant pour l'opposition, qui vise une cohabitation, que pour la majorité. Au cœur des préoccupations des électeurs : la cherté de la vie qui s'est invitée dans la campagne, alors que le Sénégal connaît une inflation de près de 9%, liée à la crise de Covid-19 et au conflit russo-ukrainien.
Dans les marchés de la capitale, les prix des denrées alimentaires comme l'huile, le riz ou les oignons ont parfois doublé en quelques mois. Jeanne, mère de famille, préfère acheter de grandes quantités pour négocier les prix et soulager les dépenses alimentaires quotidiennes.
Pour essayer de gagner une majorité de sièges à l'Assemblée nationale, la principale coalition de l'opposition, Yewwi Askan Wi, a multiplié les propositions : rectification du budget, suspension temporaire de certaines taxes, subvention de produits et services de consommation courante... Ousmane Sonko, figure de l'opposition qui n'est pourtant pas candidat, a même annoncé que la première loi votée après les élections serait consacrée à la cherté de la vie.
De l'autre côté, la majorité vante son bilan pour maintenir le pouvoir d'achat : augmentation des salaires des fonctionnaires, distribution de 120 euros à 500 000 familles vulnérables, revalorisation des pensions de retraite... L'État a aussi renoncé à certaines taxes et droits de douane sur le blé et les hydrocarbures, à quoi s'ajoutent des subventions pour maintenir les prix - ce qui pèse lourdement sur le budget du pays.