Madagascar: Massacre à Ankazobe - Silence assourdissant des défenseurs des droits de l'Homme

Massacre à Ankazobe, l'état déploie les grands moyens

Sur les réseaux sociaux, bon nombre d'observateurs appellent le gouvernement à décréter un deuil national suite à cette affaire.

Andry Rajoelina promet des sanctions sévères contre les auteurs du massacre survenu à Ambolotarakely dans le district d'Ankazobe. Dans la matinée de vendredi, des dahalo ont brûlé vif 32 personnes dont plusieurs enfants. Samedi dernier, le président de la République a réagi sur son compte Facebook en condamnant cet acte barbare. Il n'a également pas manqué de présenter ses condoléances aux familles et proches des victimes, ainsi qu'à l'ensemble de la population de cette commune.

Le chef de l'État a donné l'ordre aux responsables militaires de mobiliser tous les moyens en leur possession pour retrouver les coupables dont certains sont déjà identifiés, selon des témoignages des survivants. " Les auteurs seront sanctionnés conformément à la loi en vigueur ", promet Andry Rajoelina. Depuis vendredi, plusieurs bataillons de la Gendarmerie nationale et de l'Armée mènent la traque à Ankazobe et dans les localités environnantes.

Les opérations sont dirigées par le ministre de la Défense nationale, le Général Rakotonirina Léon Jean Richard, le Commandant de la Gendarmerie nationale et le chef d'Etat-major des armées. Les hélicoptères de l'Armée sont mobilisés pour appuyer les troupes au sol. D'après les informations reçues hier en début de soirée, trois personnes dont un homme et deux femmes, soupçonnées d'avoir participé à ce règlement de compte ont été interpellées du côté d'Ambatomanohina, par les gendarmes de la Compagnie Imerina Central. Ce seraient des proches de celui considéré comme le cerveau de cette affaire.

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Deuil national. Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent de partout. Bon nombre d'observateurs pointent du doigt l'inexistence de réaction de la part des défenseurs des droits de l'Homme. Pour l'heure, aucune condamnation de la part de ces derniers. Ce silence assourdissant a provoqué la colère de certains. " Quand ce sont les forces de l'ordre qui tuent les malfaiteurs, les défenseurs des droits de l'Homme réagissent rapidement en condamnant l'acte mais quand il s'agit de violences et de massacres perpétrés contre des personnes innocentes, ils jouent le silence total ", dénonce-t-on.

À saluer cependant la forte mobilisation des forces de l'ordre qui ont déjà réussi à effectuer trois arrestations, tout en démontrant leur sang-froid et en évitant le règlement de compte et le recours à la force. Par rapport à cette affaire, bon nombre d'observateurs réclament la proclamation d'une journée de deuil national. Comme ce fut le cas lors du naufrage survenu à Soanierana Ivongo au mois de décembre 2021 qui a aussi fait plusieurs dizaines de victimes.

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