Sud-Soudan: Légère baisse des violences mais hausse de plus de 200 % des cas de violence sexuelle

Des femmes sud-soudanaises à Yei au Soudan du Sud en janvier 2018.
3 Août 2022

La violence au Soudan du Sud a légèrement diminué, mais des cas de violence sexuelle augmentent, selon un dernier rapport des Nations Unies qui sont particulièrement préoccupées par l'augmentation vertigineuse des violences sexuelles liées au conflit au cours du deuxième trimestre.

Selon la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), la hausse de 218 % des violences sexuelles liées au conflit au cours de ce trimestre est particulièrement préoccupante.

A cet égard, l'ONU cite les cas de " viols et viols collectifs, entre autres formes de violences sexuelles liées au conflit. " La flambée exponentielle des violences sexuelles et sexistes est totalement inacceptable et a un impact plus sévère sur les femmes et les filles ", a déclaré dans un communiqué le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU dans ce pays, Nicholas Haysom.

Malgré une baisse globale du nombre de civils touchés par la violence dans le pays, ce deuxième trimestre de cette année est marqué par 922 victimes civiles. Ce qui représente une diminution de 15 % du nombre de victimes par rapport à la même période en 2021. Toutefois " cette violence qui divise les communautés et entrave la réconciliation doit cesser ", a ajouté le Chef de la Mission onusienne à Djouba.

L'impact des conflits intercommunautaires sur les civils

Sur le terrain, la MINUSS aide les autorités à garantir la responsabilité et l'accès à la justice pour les survivants et les victimes, par le biais d'une série de tribunaux spéciaux et mobiles, tels que le jugement des procès pour viol par une cour martiale générale à Yei, dans l'État d'Equatoria central.

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Par ailleurs, le conflit intercommunautaire est resté la principale source de préjudice pour les civils, comme ce fut le cas au premier trimestre de cette année. Il représente 60 % des victimes civiles, tandis que 38 % des victimes ont été causées par les forces gouvernementales et le Mouvement populaire de libération du Soudan/Armée de l'opposition (SPLM/A-IO), qui s'appuient de plus en plus sur des milices alliées pour s'engager dans le conflit.

Un exemple clair est le cas du sud de l'État d'Unité, où la violence a causé environ un tiers des pertes civiles au cours de la période considérée.

Face à ce sombre tableau, la MINUSS exhorte le gouvernement sud-soudanais à enquêter rapidement sur les violations des droits humains et à demander des comptes aux auteurs de ces actes. À quelques mois de la fin de la transition, la Mission appelle à la mise en œuvre complète de l'accord de paix revitalisé afin de permettre au secteur de la sécurité de s'acquitter de la responsabilité première du gouvernement de protéger les civils.

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