Afrique de l'Ouest: Village de Dabia - La réouverture de la frontière sénégalo-mauritanienne enchante les populations

Elle a trainé la triste réputation d’avoir été le lieu de départ du conflit entre le Sénégal et la Mauritanie de 1989. Mais, Diawara tente aujourd’hui tant bien que mal de se départir de son lourd passé.
21 Août 2022

Matam — Fermée à cause de la pandémie du coronavirus, la frontière terrestre entre le Sénégal et la Mauritanie est désormais rouverte depuis deux semaines. Cette nouvelle est très appréciée par les populations de la vallée du fleuve, plus précisément celles de Gourel Oumar Ly, village situé dans la commune de Dabia.

- Les visages sont radieux à Gourel Oumar Ly, village de la commune de Dabia, situé dans le Dandé Mayo, précisément à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Ici, la vie reprend son envol, après deux ans de léthargie, due à la fermeture de la frontière terrestre sénégalo-mauritanienne,pour cause de Covid-19. Petit à petit,la bourgade renoue avec sa frénésie d'antan. Au débarcadère de la localité, on note un va-et-vient incessant des populations, d'une rive à l'autre, à travers les pirogues qui, depuis deux semaines, ont recommencé leur navette.

Les charretiers, sous leur tente, guettent l'arrivée des passagers, qui veulent rallier les villages périphériques. Cette réouverture fait aussi l'affaire des jeunes hommes,jadis plongés dans une grande oisiveté.

Actuellement, comme dockers, ils aident à charger ou décharger les marchandises, à l'image de BoubaThiam, qui saluent cette fièvre retrouvée.

Plus loin des passagers en provenance de la Mauritanie s'acquittent des formalités administratives, pour fouler le sol sénégalais. Idem pour ces compatriotes obligés, eux aussi, d'avoir une autorisation de la police des frontières, pour rallier l'autre rive.GourelOumar Ly a retrouvé sa routine rythmée.

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Coup dur pour l'économie de la région

Mamoudou Dia, un sexagénaire, fatigué par le poids de l'âge, raconte, sans langue de bois, le calvaire et la souffrance causés par la fermeture de la frontière. " Tout le village dépend de Kéidi (ville de la Mauritanie), car c'est là-bas où nous faisons nos courses ", renseigne-t-il. Il explique qu'il était difficile de s'approvisionner pendant la pandémie du coronavirus, avec les 40 km à parcourir, sur une route impraticable, afin de rallier la Nationale 2, souligne le vieux Dia, habitant deGourel Oumar Ly.

Barrou Sow, lui, tient une boutique dans le village. Il peint, lui aussi,un tableausombre de la période de crise sanitaire. " Je restais toute une journée, sans recevoir un client, avec pour conséquence, des problèmes liésà la prise en charge de nos besoins primaires ",révèle le boutiquier. Selon lui, leverrouillage de la frontière a eu un impact négatif sur la vie des populations de Dandé Mayo, surtout celle de Gourel Oumar Ly. Mais, renchérit-il, " nous espérons que les choses vont bientôt redémarrer ".

Pour sa part, Aminata Dia, gérante d'un restaurant, ne pouvait rêver mieux, car c'est avec ce business qu'elle arrivait à tirer son épingle du jeu. " J'ai dû fermer maguinguette, parce qu'il n'y avait plus de passagers ", a-t-elle avoué. En réalité, la majorité de sa clientèle était composée de voyageurs.

Avec joie, El hadji Daouda Dia, chef des piroguiers, rappelle que " le marché de Kaédi est le plus grand lieu de commerce de la zone. Tout le Dandé Mayo allait s'approvisionnait là-bas ", estime-t-il. Il raconte que la souffrance a atteint son comble durant la fermeture, parce que les populations ne savaient plus où donner de la tête. Plus grave, l'huile, le sucre et les autres articles de premiers nécessités, n'étaient plus disponibles, se désole le piroguier. Maintenant,souligne-t-il, d'un air enjoué, les flux commerciaux vont reprendre, au grand bonheur des populations sénégalo-mauritaniennes. Une ère nouvelle, après deux années de galère.

( Correspondant)

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