Tchad: Nouveau report pour les travaux du dialogue national inclusif et souverain

Le président de transition tchadien Mahamat Idriss Deby (C) à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du dialogue, à N'Djamena, au Tchad, le 20 août 2022

Au Tchad, le début effectif des travaux du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) est encore reporté d'une journée. Initialement annoncés pour lundi, repoussés ensuite à mardi après-midi, c'est finalement mercredi 23 août qu'ils s'ouvriront. Si les délais sont respectés, le reste de la semaine sera consacré à la mise en place des instances du dialogue et de la définition d'un agenda pour les débats.

Officiellement, les travaux du dialogue sont reportés à mercredi, car il y a encore des arrangements d'ordre technique à régler, principalement la conception et la vérification des badges sécurisés pour les quelques 1 400 participants attendus pour les débats.

À 9h, les portes du Palais du 15-Janvier s'ouvriront avec le comité d'organisation qui doit d'abord présenter son rapport d'activités, avant sa dissolution marquant la fin de sa mission, d'après Njegoltar Armand, du comité technique.

Puis, il faudra se pencher sur l'élaboration d'un règlement intérieur, suivi de son adoption par les parties prenantes. Cette étape franchie permettra la mise en place du présidium, chargé de la bonne tenue du dialogue.

Enfin, un agenda précis doit être défini, les débats étant déjà prévus pour s'étaler sur un mois maximum. Toutes ces étapes occuperont le reste de la semaine, avant l'ouverture effective du dialogue.

Les discussions se poursuivent avec les non-participants au dialogue

Ce report donne du temps supplémentaire aux tractations de dernières minutes, menées par des facilitateurs qatari, nigérien et mauritanien. Et pour convaincre ceux qui refusent toujours de participer au dialogue national tchadien, trois diplomates de haut rang sont à la manoeuvre.

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D'abord, le Qatarien Mohamed Bin Ahmed Al Mesned. Conseiller à la sécurité nationale de l'émir du Qatar, c'est le négociateur en chef des pourparlers de Doha.

Toujours pour le compte du Qatar, un Burkinabè, Djibril Bassolé. L'ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré a suivi tous les pourparlers avec les politico-militaires.

Enfin, le Mauritanien Moustapha Ould Limam Chafi. Conseiller du président du Niger Mohamed Bazoum, il joue aussi les bons offices à Ndjamena.

Depuis vendredi, l'équipe a reçu Succès Masra deux fois, ce qui a dissuadé le chef des Transformateurs de réunir ses militants au palais du 15-Janvier samedi. L'opposant en a profité pour demander une révision de la liste des participants et des conditions du dialogue. Il a également appelé l'ex-président tchadien Goukouni Weddeye à s'impliquer dans la facilitation en cours.

Le gouvernement se dit " optimiste " sur l'arrivée de nouveaux participants. Mais les négociations restent bloquées avec les rebelles du Fact, qui n'a pas signé l'accord de Doha, et qui se dit solidaire de ceux qui boycottent le dialogue national tchadien.

Le point de vue des populations victimes de 2008 sur le retour des politico-militaires

Les chefs rebelles Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont revenus, le 18 août, après plus de 15 années d'exil, pour participer au dialogue national. Ils étaient arrivés aux portes du palais présidentiel en février 2008 avant d'être repoussés. C'est ce qui est communément appelé la bataille de Ndjamena, armée tchadienne et groupes rebelles se sont combattus en pleine capitale. Le retour de ses deux grandes figures de la rébellion des dix dernières années est accueilli diversement à Ndjamena : si pour certains ce retour perçu comme triomphal est déplacé, pour d'autres, c'est le signe que le Tchad prend le chemin de la paix. Reportage à Ndjamena.

Il est anormal que des Tchadiens prennent les armes, viennent [...] tuer des gens, et que quand ils reviennent il y ait des partisans qui les accueillent triomphalement. Franchement, c'est une insulte à la mémoire des victimes. Moi à leur place, le premier mot que je prononcerais, c'est de demander pardon.

Tout le monde n'applaudit pas le retour des chefs rebelles

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