Maroc: Il est grand temps pour le gouvernement de cesser de se couvrir de satisfecit et d' user d' une langue faussement rassurante

Le Bureau politique de l'USFP a consacré sa réunion du jeudi 1er septembre 2022 à l'examen de plusieurs questions d'actualité aussi bien celles concernant notre cause nationale que celles se rapportant au volet organisationnel. Cette réunion revêt une importance particulière puisque liée à un contexte marqué, d'une part, par la recrudescence des complots visant les intérêts de notre pays et ce en opposition avec notre ambition unanime pour un règlement définitif du dossier de ce conflit créé de toutes pièces. Et par, d'autre part, l'impact négatif sur le pouvoir d'achat des citoyens, conséquence d'une gestion gouvernementale en mal de modalités appropriées à la crise des hydrocarbures et celle de la sécheresse devenue structurelle dans le cas du Maroc.

A l'issue des débats ayant marqué cette réunion, le Bureau politique de l'USFP met en exergue la nécessité de présenter une nouvelle alternative politique à même de répondre aux tensions socioéconomiques actuelles qu'il faut se garder de considérer comme des tournants éphémères.

De nombreux indices concernant la situation dans le monde vont d'ailleurs dans le sens de la pérennité de la crise appelée à être structurelle, ce qui doit pousser à trancher tous ces dossiers en suspens liés au développement, à la justice sociale et à une égalité effective et à faire en sorte que notre pays soit en mesure d'être persévérant dans un contexte inconstant et inquiétant.

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L'USFP considère que l'actuelle rentrée sociale doit servir d'opportunité pour se départir d'une langue faussement rassurante et qui fait dans l'autosuffisance, et laisser place plutôt à un discours fait de clarté et de transparence et privilégiant le dialogue en vue de surmonter cette délicate étape qui ne peut plus s'accommoder de ces pratiques dominées par des égoïsmes intéressés et autres aspects monopolistiques et hégémoniques, comme l'a mentionné Sa Majesté le Roi dans le discours du Trône.

L'USFP confirme de ce fait ce qui suit:

1- Question nationale

Le Bureau politique salue les succès réalisés suite au nombre croissant des pays ayant reconnu la marocanité du Sahara, alors qu'il y a une baisse notoire des Etats qui persistent à aller contre l'encours de la réalité, de l'histoire et de la légitimité.

Le Bureau politique enregistre également, et de manière positive, les changements de positions de plusieurs grandes nations traduits par leur soutien à la proposition du plan d'autonomie présenté par le Maroc, et ce en vue d'une solution juste et pacifique de ce conflit artificiel.

En même temps, le Bureau politique met en garde contre l'exploitation par les ennemis de notre intégrité territoriale de la conjoncture internationale actuelle caractérisée par la carence des sources d'énergie dans le marché international, particulièrement le gaz, dans l'objectif de pratiquer un chantage à l'encontre de certains Etats afin d'isoler le Maroc et de lui créer des embûches dans son œuvre d'assurer ses intérêts dans un monde changeant.

Ce qui nécessite que la diplomatie marocaine sorte de sa plénitude suite à ce qui a été réalisé grâce aux orientations clairvoyantes de S.M le Roi, pour se mettre en état d'urgence diplomatique, exigeant vigilance et anticipation tout en optant pour une participation beaucoup plus efficiente de la diplomatie parallèle.

Ce qui s'est produit en Tunisie, œuvre de son président, doit être perçu comme une sonnette d'alarme illustrant ce qui se trame contre notre intégrité territoriale, surtout aux niveaux régional, continental et méditerranéen.

Ce qui s'est produit en Tunisie, œuvre de son président, doit être perçu comme une sonnette d'alarme illustrant ce qui se trame contre notre intégrité territoriale, surtout aux niveaux régional, continental et méditerranéen

Tout en appelant à être fin prêt pour une lecture approfondie des changements actuels de la part des diplomates marocains, l'USFP sollicite ses organes parlementaire, de la jeunesse et des femmes à agir, avec une cadence plus élevée que celle adoptée jusqu'ici, au sein des instances régionale, continentale et internationale pour appuyer le droit de notre pays quant à sa souveraineté sur l'ensemble de son espace territorial et mettre fin à ce conflit artificiel, au profit de la sécurité et de la paix internationales. Et ce comme prélude pour assurer la souveraineté nationale face aux projets de répartition qui se veulent un terrain fertile pour les groupes terroristes, les mafias d'armes et de crimes transcontinentales en plus des malheurs de la migration irrégulière.

2- La rentrée politique et parlementaire

Nous ne faisons pas dans l'exagération quand nous soutenons que l'échec flagrant de l'Exécutif, que tous les discours dithyrambiques n'ont pas réussi à escamoter, s'explique en grande partie par l'incapacité des composantes de la majorité gouvernementale d'œuvrer dans une coordination productive. L'étape a été marquée par ce que l'on pourrait appeler " archipélisation " de l'action gouvernementale, chaque département donnant l'impression d'opérer dans une île à part.

C'est une situation due en partie à des profils de membres de gouvernement dont le choix a été dicté par une logique de satisfaction et de compromis entre partis, beaucoup plus que par la logique de la compétence, contrairement à ce qui a été prétendu lors de la constitution du gouvernement.

Ce qui se passe sur le marché des carburants est peut-être le signe d' un mépris de la sécurité sociale, de la part du gouvernement et des sociétés de distribution

En présentant la situation ainsi, l'USFP ne fait pas dans la critique systématique du gouvernement, mais il s'agit, en effet, d'un sentiment et d'une conviction que partage notre parti avec plusieurs expressions politiques, syndicales, civiques et des droits de l'Homme.

Un an après la formation du gouvernement, chercher à se barricader derrière des justifications pour expliquer ces débuts titubants n'a aucun sens, puisque les défis auxquels font face notre pays et notre société ne permettent pas la moindre déperdition de temps en matière d'expérimentation et d'attente.

A cet effet, le Bureau politique de l'USFP appelle ses groupes parlementaires à exploiter tous les mécanismes conférés par le règlement interne de la Chambre des représentants et celle des conseillers pour consolider leur contribution dans le contrôle et la législation, à partir d'une opposition forte, nationale et suggestive, tout en appelant à l'élimination de l'ambigüité caractérisant certains articles des règlements intérieurs des deux Chambres, constituant des entraves aux contributions des grands groupes et groupements parlementaires de l'opposition.

L'USFP considère que la prochaine rentrée parlementaire doit être une étape d'engagement sérieux afin de trancher sur de nombreux textes qui représentent une préoccupation urgente tant pour l'Etat que pour la société, notamment ceux liés à la sécurité sanitaire, à la charte des investissements, aux droits des Marocains du monde, au Conseil de la concurrence, au Code de la famille et au droit pénal. Il s'agit de questions qui ne peuvent plus être reportées et qui nécessitent une harmonisation avec les développements et les pactes internationaux pour les droits de l'Homme. En plus d'éliminer toute imprécision dans les références juridiques qui contribue à l'impunité et à l'affaiblissement de la transparence, du contrôle et également du tissu économique et productif national.

3- Rentrée sociale

L'USFP a toujours pointé du doigt les dérapages qui entourent la gestion de la chose publique depuis l'investiture de ce gouvernement. Et nous ne manquons pas de preuves pour démontrer la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens dont la capacité d'épargne a diminué d'une manière drastique. En plus de la flambée des prix et du taux de chômage qui sont soutenus même par les chiffres fournis par les institutions nationales, qu'il s'agisse du Conseil économique, social et environnemental, du Haut-commissariat au plan ou de Bank Al-Maghrib et autres.

Ce qui se passe sur le marché des carburants est peut-être le signe d'un mépris de la sécurité sociale, de la part du gouvernement et des sociétés de distribution. Cela nécessite une intervention urgente de tous les acteurs concernés, notamment le Conseil de la concurrence, qui devrait arrêter de fuir ses responsabilités au motif de restrictions légales. Des restrictions qui ne l'ont paradoxalement pas empêché de s'exprimer sur d'autres questions, tout en continuant à ignorer la situation de la Samir. Ce qui pourrait représenter une complicité incompréhensible contredisant le discours sur la sécurité énergétique.

La rentrée sociale bouillonnante, puisque tous les dossiers syndicaux de base n 'ont pas été résolus

Tout cela coïncide avec une rentrée sociale bouillonnante, puisque tous les dossiers syndicaux de base n'ont pas été résolus, ce qui pourrait nous amener à une année marquée par les grèves et les tensions qui affecteront négativement le temps scolaire et universitaire.

Ladite rentrée s'est caractérisée par des hausses faramineuses des prix des fournitures scolaires contrairement à toutes les promesses avancées par le gouvernement et qui n'ont jamais été tenues.

Le Bureau politique de l'USFP salue une nouvelle fois l'appel de Sa Majesté le Roi au renforcement du front intérieur et se dit encore une fois disponible et prêt à s'engager dans tous les efforts visant à renforcer la paix sociale et juridique, et à construire les fondamentaux de la sécurité sanitaire, énergétique, alimentaire et celle se rapportant à l'eau pour permettre à notre pays de résister à la fois aux fluctuations internationales et celles relatives au climat.

Nous considérons que l'application optimale du nouveau modèle de développement constitue une réponse objective à la crise actuelle. Ce qui nous oblige à croire en la force et la créativité de nos concitoyens, que ce soit ceux résidant au Maroc ou tous les Marocains du monde.

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