À l'école primaire Eglise Evangélique du Tchad N°1 de Moundou, capitale économique du Tchad, les habitudes ont changé. Il y a trois ans encore, les élèves de cet établissement scolaire étaient contraints de se soulager comme ils le pouvaient, à l'air libre et à l'abri des regards indiscrets. Désormais, l'école est équipée de latrines.
" Généralement, les élèves rentraient chez eux quand ils avaient besoin de se rendre aux toilettes, et cela causait souvent des retards. A défaut, ils se soulageaient à l'air libre, avec tous les risques de maladie que cela comporte ", explique-t-il. Et de poursuivre : " aujourd'hui, l'école est équipée de toilettes dignes de ce nom et nous en sommes heureux ".
Si cette école primaire de Moundou a pu ainsi s'équiper, c'est grâce au Programme d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement en milieu semi-urbain et rural de onze régions du Tchad. La première phase a démarré en 2018 et a bénéficié de trois dons : 10,22 millions de dollars du Fonds africain de développement (le guichet concessionnel de la Banque africaine de développement), 3,52 millions de dollars abondés par l'Initiative pour l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement en milieu rural (une initiative de la Banque africaine) et 9,80 millions de dollars du Fonds pour l'environnement mondial.
L'école primaire EET N°1 de Moundou n'est pas la seule à avoir bénéficié du programme, déployé dans pas moins de 11 régions du Tchad. A mi-parcours de son exécution, 135 blocs de latrines à chasse d'eau, de trois cabines, avaient déjà été construits et livrés. Outre les ouvrages d'assainissement, 8 des 19 forages prévus pour mini systèmes d'alimentation en eau potable ont été achevés et livrés aux populations bénéficiaires.
" Les blocs de latrines et les infrastructures de gestion des ordures réalisés constituent un plus pour la commune de Moundou et entrent en droite ligne des activités de la commune ", se réjouit Eric Koularambaye, directeur de la voirie de la commune de Moundou. Il rappelle qu'avant cela, les ordures étaient déversées partout, principaux vecteurs de prolifération des moustiques et autres maladies liées à l'insalubrité.
" Depuis les travaux, nous constatons un grand changement. Les ordures sont déposées dans les bacs à ordures avant d'être acheminées vers les décharges finales. Du coup, les concessions sont propres, la ville est assainie et les cas de maladies causées par le manque d'assainissement et d'hygiène ont nettement baissé. Nous souhaitons que se poursuivent les actions de la Banque africaine de développement pour le bien-être de la population ", plaide M. Koularambaye.
A Doba, dans le département de la Pendé, les acquis du projet réjouissent également le premier magistrat de la commune. " Auparavant, notre commune ne disposait pas de latrines publiques et la défécation à l'air libre prenait des proportions inquiétantes. Désormais, cela n'est plus qu'un vieux souvenir ", confie Maurice Pandje, maire de la ville.
Et de poursuivre : " Nous adressons nos remerciements à la Banque d'avoir bien voulu accompagner l'Etat tchadien à améliorer le cadre de vie des populations. Nous l'exhortons à réaliser d'autres projets similaires parce que ces ouvrages sont vraiment salutaires.
Grâce au Programme d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement en milieu semi-urbain et rural de onze régions du Tchad, près de 5 000 emplois temporaires à haute intensité de main-d'œuvre ont été créés, ainsi que 3 500 emplois permanents, dont 40 % occupés par des femmes.
Les nouvelles toilettes construites à l'école primaire Eglise évangélique de Moundou