Mis en œuvre entre 2017 et 2021, le Projet d'appui au renforcement des capacités institutionnelles du secteur de la justice en Guinée-Bissau a aidé à améliorer la qualité de la formation des acteurs judiciaires, notamment des avocats. Aussi, a-t-il contribué à une hausse des inscriptions des femmes auprès de l'ordre des avocats. Elles sont désormais 58 femmes avocates inscrites au barreau national contre trois, avant ce projet.
Cet appui institutionnel de la Banque s'est réalisé à travers un don de 1,7 million de dollars américains du pilier 3 de la Facilité d'Appui à la Transition au gouvernement bissau-guinéen. Le projet a été exécuté grâce à un partenariat tripartite entre la Banque, le gouvernement bissau-guinéen et l'Agence des Nations Unies pour le Développement (PNUD, agence d'exécution).
Le projet a ainsi permis d'élaborer et de mettre en œuvre un plan de renforcement des capacités institutionnelles, organisationnelles et humaines dans le secteur de la justice. Le ministère de la Justice, les deux conseils supérieurs de la magistrature ainsi que l'ordre des avocats ont bénéficié d'un renforcement des capacités.
Un plan de renforcement des capacités de la société civile a également été mis en œuvre, débouchant sur la définition d'une stratégie et un plan d'action axés sur la formation. Son but : permettre aux organisations de la société civile actives dans le secteur judiciaire (organisations de défense des droits humains et/ou de justiciables) de jouer un rôle capital dans le suivi de la performance de la justice.
Grâce au projet, le recrutement du personnel du secteur de la justice en Guinée-Bissau obéit désormais à des procédures plus transparentes et inclusives.
" Il est important de noter que les formations continues au sein du ministère de la Justice et de la Cour suprême ont contribué à rendre efficace et crédible la décision des magistrats du ministère publique lors du contentieux électoral (... ) ", a souligné le Procureur général de la République d'alors, Fernando Gomes (il est actuellement le ministre de l'Administration territoriale) durant la mission d'achèvement du projet de la Banque africaine de développement.
Le projet a également aidé à la création d'un groupe de coordination " Justice et droits humains ", qui réunit l'ensemble des acteurs du secteur judiciaire, ainsi que des représentants des organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers qui interviennent dans le domaine de la justice.
Le projet a enfin permis de former et sensibiliser les communautés locales en matière de droits humains et d'accès à la justice. Au total, 17 760 personnes ont été sensibilisées (9 481 hommes et 8 279 femmes), en collaboration avec les organisations de la société civile.
Plusieurs catégories d'acteurs ont ainsi bénéficié des formations : officiers de police judiciaire, avocats, greffiers, officiers d'Etat civil, notaires et conservateurs de registres.
L'agence d'exécution a salué la flexibilité et la capacité d'adaptation de la Banque lors de la mise en œuvre du projet qui a su apporter une réponse en temps réel aux besoins des bénéficiaires dans un secteur sensible mais essentiel au maintien de la stabilité en Guinée Bissau.