Le président de la Banque africaine de développement en visite en Norvège pour renforcer l'appui continu aux réponses apportées aux défis du développement de l'Afrique.

3 Octobre 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Face à la menace d'une crise alimentaire qui pourrait frapper l'Afrique et d'autres régions du monde du fait de la guerre de la Russie en Ukraine, la Norvège a annoncé cette semaine qu'elle allouait 100 millions de couronnes norvégiennes (environ 9,2 millions de dollars) à la Facilité africaine de production alimentaire d'urgence de la Banque africaine de développement.

La ministre du Développement international de la Norvège, Anne Beathe Tvinnereim, a déclaré jeudi à Oslo : " Nous devons soutenir la production alimentaire locale en Afrique pour éviter une crise alimentaire encore plus grave. La Norvège est heureuse de fournir 100 millions de couronnes norvégiennes à la Facilité africaine de production alimentaire d'urgence de la Banque africaine de développement, qui est un partenaire de longue date pour le développement durable. "

En juillet de cette année, afin d'éviter une crise alimentaire en Afrique, le conseil d'administration de la Banque africaine de développement a approuvé par voie accélérée 24 programmes d'une valeur de 1,13 milliard de dollars pour aider l'Afrique à atténuer la hausse des prix des denrées alimentaires et l'inflation causée par la guerre de la Russie en Ukraine, le changement climatique et la pandémie de Covid-19. Ces programmes s'inscrivent dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d'urgence de 1,5 milliard de dollars que la banque avait créée au mois de mai.

M. Adesina effectuait une visite officielle de deux jours en Norvège. Il était accompagné de l'administratrice pour les pays nordiques, l'Irlande et l'Inde de la banque, Mme Mette Knudsen.

La Norvège est membre du Fonds africain de développement -- le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement en faveur des pays les moins avancés -- depuis 1973 et de la Banque africaine de développement depuis 1982. Le pays est un important partenaire commercial de l'Afrique et a enregistré un milliard de dollars d'exportations vers le continent africain en 2021.

M. Adesina a prononcé des discours à l'occasion d'un sommet interne sur le leadership organisé par la société norvégienne de production d'engrais Yara International et du sommet 2022 de la Norwegian-African Business Association (NABA). La NABA est réputée en Afrique pour la mobilisation de ses 150 entreprises membres autour de l'investissement sur le continent, et ce dans plusieurs secteurs, notamment l'agroalimentaire, l'énergie, la technologie et le transport maritime.

Il s'est entretenu avec Mme Tvinnereim et d'autres hauts responsables norvégiens, dont la ministre des Affaires étrangères Anniken Huitfeldt, la secrétaire d'État au Développement international Bjørg Sandkjær et le ministre du Climat et de l'Environnement Espen Barth Eide. Il a également rencontré le directeur général du Norfund, Tellef Thorleifsson, et le directeur général de la NORAD, Bard Vegard Solhjell.

Les discussions ont porté sur les diverses initiatives que la Banque africaine de développement met en œuvre pour relever ce que M. Adesina a décrit comme le triple défi du Covid, du climat et des conflits. " Il n'y a qu'un seul moyen sûr de relever ces trois grands défis : un financement massif ", a-t-il estimé. Selon lui, le continent a encore besoin de quelque 424 milliards de dollars d'ici fin 2022 pour se remettre des effets décroissants de la pandémie de Covid-19.

S'agissant du défi climatique, le président du Groupe de la Banque africaine de développement a déclaré que le Fonds africain de développement était en train de créer un guichet d'action climatique pouvant atteindre jusqu'à 13 milliards de dollars de financement dans le cadre de la 16e reconstitution des ressources du fonds.

M. Adesina a expliqué que le guichet d'action climatique a été créé parce que neuf des dix pays les plus vulnérables au changement climatique se trouvent en Afrique subsaharienne et dépendent des ressources du Fonds africain de développement. Il a souligné que ces pays ne peuvent pas accéder aux ressources des institutions financières internationales et qu'ils ne reçoivent que 2 % du financement climatique mondial.

Mme Tvinnereim et d'autres responsables ont salué la mise en œuvre par la Banque africaine de développement de pratiques et de politiques tenant compte de la dimension du genre, ainsi que d'initiatives visant à soutenir l'emploi des jeunes. La banque a mis en place un système de marqueurs de genre qui évalue et mesure l'impact de tous ses projets sur l'égalité des genres. En ce qui concerne la jeunesse, M. Adesina a expliqué que l'institution prend des mesures actives pour promouvoir la création d'emplois et faciliter l'accès au financement pour les jeunes entrepreneurs sur le continent. Il s'agit d'une priorité stratégique sur laquelle la Banque et la Norvège ont établi un partenariat solide.

Quant aux opportunités d'investissement, M. Adesina a déclaré que les chefs d'entreprise nordiques avaient plusieurs bonnes raisons de s'intéresser à l'Afrique. L'une d'elles, a-t-il dit, est l'écosystème fintech de plus en plus dynamique du continent, les entreprises fintech africaines ayant levé près de 1,5 milliard de dollars en 2021. Une autre raison est la présence de vastes réserves - dont certaines parmi les plus importantes au monde - de gisements de lithium sur le continent, un minerai indispensable pour l'avenir des véhicules électriques en raison de leur dépendance au lithium-ion.

Il a également souligné les possibilités d'investissement dans les énergies renouvelables. Il a expliqué à ses interlocuteurs que la banque mobilisait 20 milliards de dollars pour développer le programme " Desert to Power " dans le Sahel, un programme qui permettra de fournir de l'électricité aux économies de 11 pays grâce à l'énergie solaire, et qui en fera la plus grande zone solaire du monde.

Mais le domaine sur lequel le président de l'institution financière de développement la plus importante d'Afrique s'est le plus attardé est l'agriculture. Il a déclaré : " L'Afrique offre d'énormes possibilités dans le domaine de l'agriculture, car elle détient 65 % des terres arables non cultivées encore disponibles pour nourrir le monde. Ce que l'Afrique fera en matière d'agriculture déterminera donc l'avenir de l'alimentation dans le monde. Et la taille du marché de l'alimentation et de l'agriculture en Afrique atteindra 1000 milliards d'euros d'ici 2030. L'agriculture est une activité commerciale et doit être traitée comme telle. "

M. Adesina a rencontré des membres de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement norvégien. Il leur a donné un aperçu de ce que fait la Banque africaine de développement pour aider les pays africains à faire face aux multiples crises auxquelles ils sont confrontés.

" La construction d'économies fortes et résilientes en Afrique est au cœur de notre mandat ", a déclaré M. Adesina. Il a ajouté : " En notre qualité d'institution triple A, nous comptons tirer parti des ressources du marché international des capitaux et assurer à nos actionnaires une utilisation optimale des ressources. "

M. Adesina a attiré l'attention des parlementaires sur les récentes distinctions obtenues par la Banque africaine de développement, notamment celle décernée en juillet par la campagne mondiale consacrée à la transparence de l'aide et du développement, Publish What you Fund, qui a désigné en juillet la Banque comme étant l'organisation la plus transparente au monde en ce qui concerne le portefeuille souverain. Il a déclaré que cela témoignait de l'efficacité de la gestion de la banque.

Une autre distinction, a-t-il dit, est le classement par le Center for Global Development du Fonds africain de développement au deuxième rang des 49 agences internationales pour la qualité de son aide au développement, soulignant ainsi la pertinence de son action en faveur des pays les plus vulnérables d'Afrique.

Accompagné de la ministre Tvinnereim, M. Adesina s'est rendu à l'université norvégienne des Sciences de la vie, dans la ville de Ås, où il s'est entretenu avec le corps enseignant et les étudiants de l'université. Il a également visité le Centre de recherche sur la production animale de l'école et s'est rendu dans la ferme voisine de Linnestad.

Avant sa visite à Oslo, M. Adesina a eu une journée de réunions avec de hauts responsables du gouvernement et du développement en Suède.

Discours de M. Adesina lors de l'événement d'échange de connaissances de YARA

Discours de M. Adesina lors du sommet de la Norwegian-African Business Association

Contact:

Richard Uku, Communication and External Relation Department, r.uku@afdb.org

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