Le Laboratoire d'innovation et d'entrepreneuriat (Innovation & Entrepreneurship Lab ) de la Banque africaine de développement et le secrétariat d'État suisse ont lancé un nouveau rapport qui dresse un état des lieux de l'entrepreneuriat en Égypte.
Professeur à l'Université américaine du Caire, Ayman Ismail a présenté les conclusions et les recommandations du rapport, intitulé " Entrepreneuriat en Égypte : vue d'ensemble de l'écosystème 2022 " (Entrepreneurship in Egypt: an ecosystem overview 2022), face à un public nombreux venu de plusieurs pays, lors d'un événement virtuel, organisé au Caire le 4 octobre 2022.
M. Ismail, qui a produit le rapport, a mis à jour une version antérieure pour fournir une cartographie actualisée des acteurs majeurs de l'écosystème dans quatre domaines clés : programmes de sensibilisation à l'entrepreneuriat, incubation et accélération, accès au financement, ainsi que formation et éducation à l'entrepreneuriat.
Le rapport documente également l'évolution rapide de l'écosystème des start-up égyptiennes dans un contexte caractérisé par un fort esprit d'entreprise, notamment chez les jeunes. Entre autres points saillants relevés dans le rapport, figurent l'intérêt et la sensibilisation à l'entrepreneuriat, qui sont restés élevés au cours des cinq dernières années. Une enquête menée par Global Entrepreneurship Monitor révèle qu'en Égypte, l'intention de lancer une entreprise est plus de deux fois supérieure à la moyenne mondiale.
" On assiste à une évolution fulgurante du secteur de l'entrepreneuriat en Égypte, a déclaré Ayman Ismail. Les start-up jouissent d'une bonne image en Égypte et de nombreux jeunes souhaitent faire partie de cet écosystème. Le gouvernement s'est engagé à soutenir cet écosystème, il existe une multitude de programmes d'incubation et d'accélération, et les investisseurs manifestent un intérêt croissant pour ces entreprises. Cependant, des progrès restent à faire et il faut combler les lacunes existantes. Ce rapport donne un aperçu de l'écosystème et de la manière dont on peut l'améliorer. "
" Nous sommes heureux de voir que le rapport met l'accent sur l'opportunité de tirer parti de l'énergie entrepreneuriale dans le pays, pour participer aux chaînes de valeur régionales et mondiales, créer des emplois et pour faire progresser l'économie ", a déclaré Valérie Liechti, cheffe du Bureau de la coopération internationale à l'ambassade de Suisse en Égypte. " Pourtant, l'écosystème de l'entrepreneuriat en Égypte est confronté à de nombreux défis. C'est pourquoi la Suisse investit dans le renforcement des capacités, la portée opérationnelle et la durabilité des organisations de soutien aux entreprises en Égypte et dans toute l'Afrique, afin de mieux accompagner les start-up sur le chemin de la croissance ", a-t-elle ajouté.
Ces dernières années, le secteur des start-up égyptiennes a prospéré, bouleversant un certain nombre de sous-secteurs, à l'instar des transports publics, des énergies alternatives et renouvelables, de l'agroalimentaire et de l'e-commerce. Rien qu'en 2021, les start-up égyptiennes ont levé 491 millions de dollars.
Abdourahmane Diaw, directeur général adjoint pour l'Afrique du Nord de la Banque africaine de développement et responsable du bureau pays en Égypte, a réaffirmé le soutien de l'institution à la création d'emplois en misant sur l'entrepreneuriat : " La Banque soutient activement les micros, petites et moyennes entreprises en Égypte depuis deux décennies ".
" Grâce aux projets de soutien à l'entrepreneuriat que la Banque mène actuellement, comme Tanmia wa Tatweer et le Renforcement de l'écosystème entrepreneurial, nous assistons à une évolution de l'écosystème entrepreneurial. Les start-up égyptiennes résolvent les défis sociétaux, créent des emplois, mobilisent des investissements et font de l'Égypte un acteur majeur du développement de l'entrepreneuriat dans le monde ", a souligné M. Diaw.
Le professeur Ismail a poursuivi en formulant des recommandations pour renforcer l'environnement des start-up dans le pays, comme améliorer l'accès au financement - en particulier le financement de pré-amorçage et d'amorçage - pour les nouvelles entreprises et mettre en place des cours sur l'entrepreneuriat dans les programmes d'enseignement supérieur.
Ayman Ismail est titulaire de la chaire d'entrepreneuriat Abdul Latif Jameel et professeur associé à l'American University in Cairo School of Business.
Cliquez ici pour lire l'intégralité du rapport (en anglais).