Ouganda: Joyce Mpanga, 88 ans, se souvient du 9 octobre 1962, le jour de l'indépendance de l'Ouganda

Yoweri Museveni.

Ce dimanche, l'Ouganda célèbre en grande pompe les 60 ans de son indépendance, avec des invités de marque, comme le nouvellement élu président du Kenya William Ruto, ou le président burundais, Evariste Ndayishimiye. Aujourd'hui âgée de 88 ans, mais à l'époque de seulement 28 ans, Joyce Mpanga se souvient en détail de ce 9 octobre 1962.

Représentante du conseil législatif sous le protectorat britannique, Joyce Mpanga était aux premières loges, le 9 octobre 1962, pendant la cérémonie de déclaration d'indépendance de l'Ouganda.

" Vers minuit, le drapeau de l'Union Jack était illuminé, et nous l'avons vu descendre lentement, et on a hissé le drapeau ougandais. Tout le monde chantait ! il y avait des applaudissements, des cris, des sifflements. Et juste après, le duc de Kent a pris ce qu'on appelle les instruments de l'indépendance, et les a remis à Milton Obote qui était le Premier ministre. "

Membre à l'époque du parti de Milton Obote, elle se souvient de l'espoir soulevé, dans les rues de Kampala, par la déclaration de l'indépendance et de la première constitution qui mettait en place un système de pouvoir décentralisé dans les différents royaumes du pays.

" Les Européens qui représentaient le protectorat s'en allaient, et on les remplaçait par des leaders très jeunes, des trentenaires ou quarantenaires, et pour moi, c'était le début du développement du pays, car nos valeurs étaient enfin représentées dans le gouvernement. "

Pour elle, l'un des moments les plus symboliques de cette période s'est déroulé un an plus tard, en 1963, quand le roi du Buganda Mutesa II, devient le premier président de l'Ouganda.

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L'Ouganda, 60 ans d'indépendance

Le drapeau ougandais noir, rouge et jaune flotte pour la première fois au stade de l'indépendance de Kololo, à Kampala, ce 9 octobre 1962. Celui de l'Angleterre est retiré, et ce jour-là, tous les espoirs semblent permis. Mais très vite, des querelles de pouvoir ébranlent cet optimisme.

Milton Obote, alors Premier ministre, force à l'exil le roi président et instaure un parti unique. En 1971, il est chassé du pouvoir par son protégé, le général Idi Amin Dada, qui plonge l'Ouganda dans le chaos. Sept ans plus tard, Obote reprend le pouvoir lors d'élections que certains considèrent truquées. Son impopularité grandit, la corruption s'installe et le pays rentre dans une spirale de violence et de répression. Les conflits font près de 300 000 morts.

La paix revient lorsque Yoweri Museveni, toujours président à ce jour, s'empare de Kampala en 1986. Mais deux ans plus tard, une nouvelle guerre éclate dans le nord du pays, menée par Joseph Kony et son armée de résistance du Seigneur. Elle durera deux décennies. Depuis, le pays est devenu stable et affiche un taux de croissance positif. Si Yoweri Museveni a réussi à ramener la paix, il est en revanche aussi critiqué pour son autoritarisme. En 60 ans d'indépendance, l'Ouganda n'a jamais connu d'alternance politique.

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