À l'ouverture du Forum de la société civile 2022, à Abidjan, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a réaffirmé l'importance du travail de la société civile africaine dans le plaidoyer et son rôle de surveillance pour l'atteinte des objectifs climatiques du continent. Cette rencontre se tient du 6 au 7 octobre, à un mois du sommet climatique mondial, la COP27, prévue en novembre à Charm el-Cheikh en Égypte du 6 au 18 novembre.
Le forum s'est voulu un dialogue ouvert avec les acteurs de la société civile afin d'entendre leurs voix et d'écouter leurs propositions. Le thème du forum cette année était : " Engager la société civile en faveur de la résilience climatique et d'une juste transition énergétique. "
Le président de la Banque africaine de développement a insisté sur l'importance du Guichet d'action climatique du Fonds africain de développement. Ce guichet " permettra de donner à 20 millions d'agriculteurs, l'accès à des technologies agricoles respectueuses du climat, et à 20 millions d'agriculteurs et d'éleveurs une assurance indexée sur les conditions météorologiques, de réhabiliter un million d'hectares de terres dégradées... ".
Il a exhorté les organisations de la société civile, à " défendre et soutenir fermement la 16e reconstitution des ressources du FAD, car elle offre la promesse de soutenir les plus vulnérables face aux ravages du changement climatique ".
Dans la même veine, le vice-président chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Climat et de la croissance verte, Kevin Kariuki, a souligné que " 600 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité et qu'environ 1 milliard n'ont pas accès à une cuisson propre et que l'Afrique, pour combler ses besoins, doit doubler sa consommation d'énergie d'ici à 2040 ". Selon lui il faut s'inscrire dans les objectifs de l'Accord de Paris, s'appuyer sur les énergies renouvelables, décarboner certains secteurs notamment le secteur maritime et l'aviation, renforcer l'interconnexion régionale afin d'aller vers un marché africain de l'électricité. La COP27 doit servir à se recentrer sur les besoins de l'Afrique et ses priorités.
Le forum 2022 a permis à des organisations du terrain de porter la voix des paysans africains au plus haut niveau de décision. Ainsi, le président de l'Organisation des agriculteurs africains, Kolyang Palebele, a sonné l'alarme : " l'heure est grave, il faut réagir et vite, face aux chocs du changement climatique dont sont victimes les populations africaines ". Il a appelé à l'intégration de la résilience dans les plans nationaux de développement et interpellé les chefs d'État africains pour une opérationnalisation de la déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l'agriculture en Afrique pour une prospérité partagée.
Des membres du corps diplomatique ont apporté un soutien vigoureux aux objectifs du continent en matière de changement climatique. L'ambassadeur de la République arabe d'Égypte en Côte d'Ivoire, M. Wael Badawi a loué " ce forum qui vise à protéger notre avenir et celui des générations futures " avant de donner rendez-vous à Charm el-Cheikh en novembre.
À sa suite l'ambassadeur de la république de Corée en Côte d'Ivoire, M. Lee Sang Ryul a salué les efforts de la Banque africaine de développement pour la redevabilité et l'implication des organisations de la société civile et a réitéré l'engagement de son pays à soutenir les projets énergétiques, au renforcement des capacités institutionnelles et à la croissance sur le continent.
Le représentant du ministre ivoirien de l'Environnement et du Développement durable, M. Sidi Braïma Dagnogo a salué le soutien et les nombreux efforts de la Banque africaine de développement à l'égard de la Côte d'Ivoire avant de révéler que son pays s'est engagé, lors de la révision de sa Contribution déterminée au niveau national, à réduire de 30,4 % les émissions de gaz à effet de serre.
Revenant sur le travail de la Banque africaine de développement en direction de la société civile africaine, la vice-présidente pour l'Agriculture, le Développement humain et social, Beth Dunford a souligné son rôle crucial comme un maillon essentiel entre la Banque et les communautés africaines. " C'est dans ce sens que ce forum revêt une signification particulière dans la consolidation des voix africaines pour la COP27 ", a-t-elle ajouté.
La COP27 est attendue comme la COP de l'Afrique où les préoccupations de l'Afrique doivent être posées pour faire évoluer l'agenda global sur le changement climatique.
Au cours d'une des séances du dialogue, le président Adesina en sa capacité de maître de cérémonie, a donné la parole à des figures significatives de la société civile africaine : Salif Traoré alias A'salfo, artiste ivoirien président de Magic System Foundation, ambassadeur de l'UNESCO et Soumaya Zadem, du Conseil consultatif de la jeunesse africaine sur la réduction des risques de catastrophe de l'Union africaine, ont élevé la voix pour un vibrant hommage à l'atteinte des objectifs de développement durable relatifs au changement climatique.
Discours du vice-président Kariuki (anglais)
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Amadou Mansour Diouf I Communication and External Relations Department, media@afdb.org
