Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a récemment encouragé la Suède, l'un des pays membres non régionaux du Groupe, à continuer de soutenir fermement l'institution et ses initiatives de développement.
Le président de la Banque a effectué fin septembre une visite officielle de deux jours en Suède, l'un des pays membres de l'influente région nordique. Il a rencontré plusieurs hauts fonctionnaires, notamment Jenny Ohlsson, secrétaire d'État et gouverneur de la banque pour la Suède ; Helen Eduards, directrice générale de la Coopération internationale pour le développement au sein du ministère suédois des Affaires étrangères ; Carin Jämtin, directrice générale de l'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (SIDA) ; et Pernilla Meyersson de la Banque centrale suédoise.
Un large consensus s'est dégagé sur le fait que la Banque africaine de développement -- au travers de ses cinq grandes priorités, les " High 5 " -- et le gouvernement suédois -- au travers des objectifs du ministère des Affaires étrangères et de l'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement -- partagent des priorités stratégiques communes, notamment le développement durable, le changement climatique, la sécurité alimentaire, la promotion d'un secteur privé productif et l'importance de l'éducation et de l'égalité des genres.
M. Adesina a évoqué les initiatives stratégiques que la banque a lancées pour promouvoir l'égalité des genres et l'accès au financement pour les entrepreneuses. Il a souligné que le programme Affirmative Finance Action for Women in Africa (" Discrimination positive en matière de financement pour les femmes d'Afrique, AFAWA) de la banque était l'une des plateformes grâce auxquelles la banque s'y emploie.
Il a expliqué que la Banque africaine de développement contrôlait et suivait l'impact de chacun de ses investissements sur l'égalité des genres grâce à un système de marqueurs de genre.
L'accent a également été mis sur la volonté de la Banque d'offrir davantage d'opportunités aux jeunes. M. Adesina a déclaré que l'institution promouvait l'emploi des jeunes par le biais de son Fonds fiduciaire pour l'innovation et l'entrepreneuriat des jeunes. Il a ajouté qu'elle avait proposé un nouveau réseau de banques d'investissement pour l'entrepreneuriat des jeunes, qui serait bientôt soumis à l'approbation de son conseil d'administration et qui pourrait être lancé avant la fin de l'année.
M. Adesina a indiqué que la Banque africaine de développement, en collaboration avec l'Organisation internationale du travail, était en train de concevoir un système de suivi et de contrôle qui permettrait de mesurer l'impact de toutes les opérations de la banque sur la création d'emplois.
Tout le monde s'est accordé sur la nécessité de poursuivre la coopération en matière de promotion des énergies renouvelables, qui représentent 83 % du portefeuille actuel de la Banque dans le domaine de l'énergie, principalement par le biais de l'initiative Desert to Power, que la Banque africaine de développement finance dans la région du Sahel. La Suède a exprimé son soutien au Guichet d'action climatique que la Banque africaine de développement va créer pour aider les pays africains à faible revenu à accéder à des ressources supplémentaires. Il s'agit de ressources qui aideront ces pays à faire face à l'impact du changement climatique et à investir dans l'adaptation au climat.
Les participants se sont également accordés sur la nécessité de stimuler les investissements privés en Afrique, un objectif auquel l'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement souhaite contribuer en proposant des instruments de dé-risquage tels que des garanties.
M. Adesina a réaffirmé que la construction d'une agriculture résiliente au changement climatique serait une activité à fort potentiel de développement et d'opportunités commerciales. Il a indiqué que la banque encourageait cette évolution par le biais de deux programmes essentiels : l'initiative Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine (TAAT) et le programme des Zones spéciales de transformation agro-industrielle.
Le président de la Banque africaine de développement a déclaré que l'Africa Investment Forum de la banque, qui se tient début novembre à Abidjan, en Côte d'Ivoire, serait une plateforme idéale pour promouvoir l'investissement privé en Afrique. Il a invité les entreprises et les investisseurs institutionnels suédois à envisager sérieusement de participer aux prochaines boardrooms du Forum.
L'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement et la Banque africaine de développement ont convenu d'œuvrer à mobiliser les investisseurs institutionnels suédois pour des projets grâce à une éventuelle session dédiée de l'Africa Investment Forum.
La Suède a salué la rapidité avec laquelle la Banque africaine de développement a réagi à la pandémie de Covid-19 grâce à sa Facilité de réponse rapide à la Covid-19, et à une potentielle crise alimentaire grâce à sa Facilité africaine de production alimentaire d'urgence.
Lors de sa rencontre avec le directeur général d'IKEA, Per Heggenes, M. Adesina a invité IKEA à rejoindre la plateforme TAAT et à prendre part à diverses autres initiatives de la banque en faveur du développement durable en Afrique.
M. Heggenes a déclaré que, bien que les ressources d'IKEA soient modestes, l'entreprise se félicite des plans du président de la Banque africaine de développement visant à relever les défis du développement de l'Afrique par des initiatives d'envergure. Il a ajouté qu'IKEA avait contribué au fonds pour le climat et la planète à travers la Fondation Rockefeller.
M. Heggenes a indiqué qu'il était important de se concentrer sur les éléments susceptibles d'apporter des changements tangibles, notamment le soutien aux projets énergétiques à petite échelle, avec une approche pragmatique sur le gaz. Il a ajouté qu'il était important de créer des emplois entrepreneuriaux, afin de répondre notamment à la question de la migration.
Il a été convenu que la banque et IKEA exploreraient les moyens de travailler ensemble.