Sommet Finance en commun - Les institutions de développement pour une transition énergétique juste au service du développement de l'Afrique

20 Octobre 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Le sommet Finance en commun tient sa troisième édition à Abidjan, en Côte d'Ivoire, du 18 au 20 octobre 2022, une première pour le continent africain. Le thème, " une transition verte et juste pour une reprise durable " sert de cadre aux discussions pour cette rencontre coorganisée par la Banque africaine de développement et la Banque européenne d'investissement.

Un panel sur le thème, " Transition énergétique juste au service des Objectifs de développement durable ", a été modéré par Zeph Nhleko, économiste en chef de la Banque de développement de l'Afrique australe (DBSA).

Les banques multilatérales et autres institutions de financement du développement intègrent-elles les Objectifs de développement durable dans leur fonctionnement et activités ? a interrogé Zeph Nhleko pour lancer les discussions, précisant d'emblée, que sa banque s'est engagée à " ne pas financer de projet utilisant les combustibles fossiles et les institutions qui ne déclinent pas un plan de transition énergétique clair ". Il a indiqué qu'une étude révèle que seulement moins de 30 % de ces institutions disposent d'un engagement " zéro émission net " ou d'un alignement sur l'Accord de Paris.

Le lien entre les Objectifs de développement durable et l'accès à l'énergie a été fait par Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Climat et de la Croissance verte pour qui, " il suffirait de répondre aux besoins des 600 millions d'Africains qui n'ont pas accès à une énergie de base pour satisfaire aux besoins des ODD ", vu la relation entre l'accès à l'électricité et la pauvreté. Ainsi 20 millions de personnes supplémentaires ont eu accès à l'électricité grâce à la Banque. L'Afrique doit mieux exploiter son énorme potentiel hydroélectrique et géothermique, a-t-il souligné.

À ce cet effet, la ministre égyptienne de la Coopération internationale, Rania A. Al Hachat, a affirmé que " entre Glasgow et la COP27, nous voulons passer à une COP de la mise en œuvre ". Une journée dédiée à la finance est prévue à la COP27 qui se tient dans quelques semaines à Charm el-Cheick, en Égypte et pour la première fois s'y tiendra une table-ronde sur la sécurité hydrique et les initiatives sur l'eau. Il faudrait 250 milliards de dollars pour atteindre les engagements pris dans les Contributions déterminées au niveau national, a-t-elle dit.

Pour la directrice régionale pour l'Afrique de l'Organisation internationale du travail, Cynthia Olajuwon, il faut " un engagement accru pour les emplois verts car, selon une étude, les investissements verts créent beaucoup plus d'emplois pour chaque million investi, c'est -à-dire 70% de plus comparé aux mêmes investissements dans les combustibles fossiles ". Les banques de financement doivent également investir dans la protection sociale, élément important pour une transition juste.

L'atteinte des Objectifs de développement durable est liée aux engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris, c'est pourquoi les banques et institutions de financement du développement doivent envisager des partenariats publics-privés dans la réalisation d'infrastructures répondant aux exigences du changement climatique.

Karin Asaaksson, directrice générale du Fonds nordique de développement a souligné que l'institution octroyait des prêts, des dons et des prêts concessionnels soulignant qu'il faudrait des financements mixtes et, une plus grande prise de risque dans des investissements orientés vers la transition et l'efficacité énergétiques.

L'ancien ministre sénégalais chargé de l'Économie et du Plan, Amadou Hott, a déclaré que les organisations philanthropiques sont importantes dans la transition énergétique en insistant sur leur appui, utile pour faire baisser les tarifs " parce qu'aujourd'hui le ratio dette/PIB est très élevé. " Il a plaidé pour des financements mixtes pour faire face aux tarifs de prêts élevés sur le marché pour les pays africains.

Dans les discussions, il est apparu que l'efficacité énergétique doit occuper plus de place et qu'il faudrait également capitaliser les leçons du passé, mettre à jour la réglementation, mettre en place des mesures incitatives mais surtout veiller à l'appropriation de tout ce qui est en train de se faire par les Africains.

Au cours du panel, Kevin Kariuki a souligné que la Banque africaine de développement s'est engagée à soutenir la production d'énergie propre avec le projet " Desert to power " pour fournir à travers le Sahel 10 gigawatts d'électricité à 250 millions de personnes grâce à l'énergie solaire. Il a donné également l'exemple de la centrale Nour Ouarzazate, au Maroc, qui est un des plus grands parcs solaires au monde. Kevin Kariuki a aussi annoncé la mise en place d'un fonds de 420 millions de dollars pour catalyser les investissements dans les énergies propres en Afrique.

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