Avant la tenue de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) le mois prochain, les banques publiques de développement réunies à Abidjan se sont accordées sur des points d'action pour combler le déficit de financement du climat en Afrique.
Le troisième Sommet Finance en commun s'est achevé jeudi sur des appels aux délégués pour qu'ils traduisent en actions leurs engagements à faire davantage pour le financement du développement en Afrique.
La Banque africaine de développement et la Banque européenne d'investissement ont coorganisé ce sommet sous le thème " Une transition verte et juste pour une reprise durable ". Il a mis en lumière le rôle des banques publiques de développement dans la reprise économique en Afrique, au moment où le continent est confronté aux répercussions de la pandémie de Covid-19, au changement climatique et aux conséquences de la guerre de la Russie en Ukraine.
Dans son discours de clôture, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré qu'à l'approche de la COP27, les partenaires au développement devraient collectivement veiller à ce que les pays, en particulier les plus vulnérables d'Afrique, obtiennent les ressources nécessaires pour s'adapter au changement climatique et pour soutenir des transitions énergétiques justes.
" Alors que nous quittons Abidjan, gardons notre détermination forte. Le monde a besoin d'actions, pas de mots. Transformons nos idées en engagements forts, et transformons ces engagements forts en actions ", a insisté M. Adesina.
Il a souligné que face à l'agitation sociale et politique provoquée par les crises mondiales, les banques publiques de développement doivent faire preuve d'audace en unissant leurs efforts pour soulager les populations. " Nous devons faire mieux en matière de coopération, de mise en commun des ressources et de déploiement des financements à grande échelle ", a-t-il ajouté.
Le président de la Banque a indiqué que le rôle des banques publiques de développement et des institutions financières publiques, qui déploient collectivement 2,3 billions de dollars de prêts par an, est crucial.
M. Adesina a évoqué le projet de lancement de l'Alliance pour des infrastructures vertes en Afrique, affirmant que cette initiative changerait la donne en comblant le déficit d'investissement dans les infrastructures vertes.
Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) et président du comité exécutif de Finance en commun, s'est dit satisfait de la détermination des délégués à faire progresser l'atténuation des effets du changement et de l'adaptation climatiques en Afrique.
Toutefois, a-t-il ajouté, il reste encore beaucoup à faire. " Nous avons démontré notre puissance de feu collective sur le financement climatique - mais mon sentiment est que nous ne faisons qu'effleurer la surface de ce que nous pouvons faire, et de ce que nous devons faire ensemble contre les perturbations environnementales ", a déclaré M. Rioux.
Résumant les conclusions du sommet, il a déclaré que celui-ci a mis en évidence une vision partagée entre les membres de Finance en commun en faveur d'une politique d'investissement durable pour le développement.
Pour le vice-président de la Banque européenne d'investissement, Thomas Östros, le sommet de trois jours a atteint ses objectifs, mais le travail doit néanmoins se poursuivre.
" Grâce à ce forum unique et au mouvement qu'il représente - je suis convaincu que nous, banques publiques de développement, sommes plus unies que jamais et allons dans la même direction. Les défis sont importants, mais notre détermination à travailler ensemble l'est tout autant ", a-t-il souligné.
Il a ajouté que les banques publiques de développement sont en position de force pour délivrer un message cohérent lors de la COP de 2022 en Égypte. " Cela nous permet d'avoir un impact encore plus grand dans les efforts visant à mobiliser les financements du secteur privé pour relever les défis climatiques, environnementaux et sociaux, et pour atteindre les Objectifs de développement durable. "
" Notre plus grand besoin est celui d'un multilatéralisme qui assure la distribution équitable des avantages socio-économiques pour répondre aux divers besoins et une transition juste vers le développement ", a ajouté le président de la Banque de développement des Caraïbes, Hyginus " Gene " Leon.
Dans un message vidéo, la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a souligné le rôle des banques publiques de développement dans l'accélération de l'adaptation au changement climatique afin de sauver des millions de vies et réduire le coût des catastrophes naturelles.
" Les banques publiques de développement apportent des ressources vitales pour renforcer la résilience aux chocs actuels et futurs, a déclaré Kristalina Georgieva. Elles mettent également en relation le secteur privé et les gouvernements afin de mobiliser des ressources concessionnelles pour un développement durable. "
Des groupes de jeunes ont adressé des messages appelant les délégués à tenir leurs engagements en matière de climat et de respect des droits de l'homme sur le lieu de travail. " Nous aimerions vous voir joindre le geste à la parole avec des actions concrètes en impliquant les jeunes et les organisations travaillant sur le terrain ", a déclaré Tatiana Houndjo, leader de la jeunesse.
Le sommet de 2023 se tiendra en Amérique latine.
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