En amont de la Conférence 2022 des Nations unies sur les changements climatiques, la COP27, qui se tient en Égypte au mois de novembre, la Banque africaine de développement et le Centre mondial pour l'adaptation ont participé à une série d'événements dans le cadre de la Semaine africaine du climat, afin d'obtenir un consensus entre pays africains et parties prenantes. Qualifiée de COP de l'Afrique, la COP27 va façonner l'avenir de manière significative. Mais, pour obtenir des résultats en matière d'adaptation, il est nécessaire de mettre en place dès à présent un programme d'adaptation qui soit transformateur.
Intitulée " Dialogue sur l'adaptation : mettre en œuvre la vision ", la session a été l'occasion d'appeler à renforcer la collaboration sur l'adaptation à travers l'Afrique. Les intervenants ont souligné les progrès enregistrés jusqu'ici par le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP) - notamment combien il contribue à réduire les écarts en matière d'adaptation et à accélérer le déploiement de l'Initiative pour l'adaptation en Afrique (IAA). L'IAA est une mesure audacieuse et novatrice prise par l'Afrique pour mobiliser le soutien nécessaire pour intensifier l'adaptation sur le continent.
S'exprimant au nom de Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l'électricité, de l'énergie, du changement climatique et de la croissance verte, Al-Hamndou Dorsouma, directeur par intérim du Département du changement climatique et de la croissance verte de la Banque, a souligné l'urgence d'accélérer la mise en œuvre des mesures d'adaptation.
Dorsouma a appelé à accélérer l'action contre le changement climatique, tout en réduisant, vite et significativement, les émissions de gaz à effet de serre, afin d'éviter une hausse des pertes en vies humaines, en biodiversité et en infrastructures. Les progrès en matière d'adaptation s'avèrent inégaux, avec des écarts grandissants entre les mesures qui sont prises et ce qu'il est nécessaire de faire pour gérer les risques croissants, a-t-il souligné.
Le directeur principal et directeur régional pour l'Afrique du Centre mondial pour l'adaptation, Anthony Nyong, a insisté lui aussi sur la nécessité d'améliorer la résilience et l'adaptation climatique en Afrique. Et d'indiquer que, selon les estimations, le coût du changement climatique s'élèverait à 579 milliards de dollars d'ici à 2030, avec des financements mondiaux plutôt orientés vers l'atténuation. Seuls 7,2 % des financements internationaux vont à l'adaptation climatique.
Conseiller spécial du président gabonais et secrétaire permanent du Conseil national du climat, Tanguy Gahouma-Bekale a dit souscrire au Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP), véhicule majeur de mise en œuvre de l'Initiative pour l'adaptation en Afrique, qui entend mobiliser 25 milliards de dollars pour accélérer les mesures d'adaptation climatique en Afrique.
Pilotée par l'Afrique, l'AAAP se veut une réponse de l'Afrique à ses besoins et aux priorités qui sont les siennes, pour réduire sa vulnérabilité au changement climatique et exploiter les opportunités qui en découlent. Depuis son lancement, en avril 2021, le mécanisme de financement en amont de l'AAAP, géré par le Centre mondial pour l'adaptation, a permis d'intégrer plus de 3 milliards de dollars d'investissements dans l'adaptation climatique.