1- Le programme des Zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ) est une initiative phare de la Banque africaine de développement. Ces zones regroupent la production, la transformation, le stockage, le transport et la commercialisation de produits de base - coton et maïs notamment. Elles vont permettre d'accroître la productivité et la compétitivité, tout en réduisant les coûts logistiques.
2- Le programme compte quatre grands volets : soutien au développement d'infrastructures adaptées au climat pour les pôles agro-industriels ; amélioration de la productivité agricole et développement des entreprises pour renforcer les chaînes de valeur et la création d'emplois dans les zones desservies par les SAPZ ; soutien à la politique et au développement institutionnel des zones agro-industrielles ; ainsi qu'à la coordination et à la gestion du programme.
3- La Banque africaine de développement développe des SAPZ dans 18 pays africains. Parmi les projets SAPZ en cours d'exécution, il en existe un en Côte d'Ivoire, un en Guinée, un au Mali, un à Madagascar, un au Sénégal et un autre au Togo ; et quatre en Éthiopie.
4- Le programme SAPZ au Nigeria est le plus important, tant par son ampleur que sa portée. La phase 1 est mise en œuvre sur cinq ans, à compter de 2022. Elle concerne 7 États : Cross River (cacao, riz et manioc) ; Imo (élevage bovin et laitier) ; Kaduna (tomate, maïs et gingembre) ; Kano (riz, tomate, arachide et huile de sésame) ; Kwara (élevage), Ogun (manioc, riz, volaille et pêche) ; et Oyo (manioc, soja, riz). Il est également en cours de déploiement dans le Territoire de la capitale fédérale d'Abuja (bétail bovin et laitier). Le programme sera déployé ensuite dans d'autres États. Les États participant à la 1e phase ont été sélectionnés en fonction de leur degré de préparation et pour assurer un équilibre entre les six zones géopolitiques du Nigeria.
5- Les zones du projet couvrent 19 % de la superficie du Nigeria et 50,4 millions d'habitants du pays. Le développement d'infrastructures pour 8 centres de transformation agro-industrielle et 15 centres de transformation agricole sont au nombre des résultats escomptés de la première phase du programme. Cette 1e phase relie 2 300 hectares de terres irriguées et de fermes aux routes d'accès aux marchés. Des intrants agricoles certifiés et des services de vulgarisation seront proposés. D'autres résultats sont attendus pour cette phase 1, comme le développement des compétences des agriculteurs et des micros, petites et moyennes entreprises, ainsi qu'une politique de zone agro-industrielle révisée adossée à un régime réglementaire spécial.
6- La Banque africaine de développement et les partenaires clés au développement cofinancent la première phase à hauteur de 538,05 millions de dollars. La Banque africaine de développement abonde 210 millions de dollars ; la Banque islamique de développement et le Fonds international pour le développement agricole y contribuent ensemble pour 310 millions de dollars ; le gouvernement nigérian fournit 18,05 millions de dollars.
7- Au vu du fantastique potentiel agricole du Nigeria, le programme SAPZ contribue au renforcement de la chaîne d'approvisionnement agricole du pays. Il vient en appui au développement agro-industriel durable et libère le secteur agricole du pays pour promouvoir l'industrialisation en développant des chaînes de valeur pour le bétail et les cultures stratégiques - riz, manioc et tomate, notamment.
8- Le programme va améliorer la compétitivité des principales chaînes de valeur ciblées. Ce, en misant sur une hausse de la production, de l'agrégation et des activités de transformation, grâce à des investissements du secteur privé.
9- Quelque 1,5 million de ménages devraient bénéficier directement de l'ensemble de la chaîne de valeur agricole. Cela inclut les agro-entreprises et les agro-transformateurs privés, les petits exploitants agricoles, les agripreneurs et les négociants en produits agricoles. Les SAPZ vont créer au moins 400 000 nouveau emplois directs et 1,6 million d'emplois indirects, pendant la construction et la phase d'exploitation. Les micros, petites et moyennes entreprises - dont les usines -, tout au long de la chaîne de valeur, créeront la plupart des emplois, de même que les entreprises des pôles agro-industriels.
Informations complémentaires :
Les zones spéciales s'avèrent des modèles de réussite de transformation économique. L'entreprise Arise IIP, par exemple, exploite avec succès la zone économique spéciale forestière de Nkok, au Gabon, d'une valeur de 1 milliard de dollars. Plus de 100 investisseurs internationaux ont déjà investi plus de 1,7 milliard de dollars dans cette zone (non financée par la Banque africaine de développement).
L'Éthiopie compte 24 parcs industriels. Plusieurs zones agro-industrielles dans le pays bénéficient du soutien de la Banque africaine de développement.
Il existe aussi au Nigeria des zones qui se sont révélées productives, à l'instar de la zone franche d'Ogun-Guandong à Igbesa (OGFTZ), dans l'État d'Ogun. Cette zone franche met l'accent sur la transformation et la fabrication. Les trois principales industries sont la production de céramique, la fabrication d'articles légers et la production de meubles. L'OGFTZ s'emploie à renforcer sa présence à long terme dans les secteurs de l'ingénierie, du marketing et du commerce.
La SAPZ a la particularité de se concentrer sur les produits agricoles dans les zones périurbaines, dans le but de créer un nombre d'emplois significatif pour les jeunes, de réduire la pauvreté et l'insécurité en milieu rural, et de promouvoir l'industrialisation rurale.