Afrique: COP27 - L'Afrique appelle les pays riches à verser les financements promis

L' Egypte accueille les dirigeants mondiaux, les envoyés pour le climat, les délégués et la société civile du monde entier au Sommet sur la mise en œuvre du climat de Charm el-Cheikh de cette année, où l'action rencontre l'ambition.

Plus de 140 chefs d'État et de gouvernement se sont donné rendez-vous à Charm-el-Cheikh, en Egypte, pour tenter de raviver la lutte contre le réchauffement climatique. Les dirigeants africains ont renouvelé leur appel aux pays responsables des émissions historiques, les pays riches, à assumer leurs responsabilités en versant les financements promis aux pays pauvres, depuis l'accord de Paris en 2015. L'Afrique rend d'immenses services climatiques, notamment grâce à ses forêts.

A Charm el-Cheikh, au nom du continent africain, le président du Sénégal, Macky Sall, également président en exercice de l'Union africaine, a appelé à " agir pour faire l'histoire et non la subir ". L'Afrique attend depuis l'Accord de Paris les financements promis au nom de la dette climatique et des services qu'elle rend avec ses forêts. " Avec la forêt du bassin du Congo, notre continent abrite un quart de ce qui reste encore de forêt tropicale, offrant à la planète un de ces rares poumons verts. Nous voulons aussi aller de l'avant dans l'adaptation au changement climatique. Nous en supportons le coût avec le développement de projets verts financés souvent par recours à la dette, alors même que la mise en œuvre doit être financée par des dons conformément aux engagements convenus ", a déclaré Macky Sall. Le droit à une transition verte adaptée à son niveau de développement doit aussi lui être reconnue.

Protéger la forêt du bassin du Congo

Prenant la parole à son tour, le président du Congo, Denis Sassou N'Guesso, a rappelé que le bassin du Congo capture plus de 30 milliards de tonnes de CO2, et la population congolaise a pris conscience très tôt de la nécessité d'entretenir et d'augmenter le couvert forestier du pays. En effet, depuis quarante ans, dans le cadre de la Journée nationale de l'arbre, la population congolaise, sur une base volontariste, est invitée à planter un arbre, en vue de maintenir " l'un des taux de déforestation les plus bas au monde ", a rappelé Denis Sassou N'Guesso. Intervenant toujours au nom du bassin du Congo, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a regretté le retard des pays riches à verser les financements promis, étant donné les services rendus par la forêt du Gabon. Il a indiqué que son pays, comme d' autres pays en développement, devrait pouvoir recevoir plusieurs centaines de millions de dollars par an, issus de cette promesse, " pour financer notre adaptation aux changements climatiques, notre juste transition énergétique et économique et pour récompenser nos efforts de séquestration nette de carbone ". Son pays, le Gabon, va accueillir le prochain One Forest Summit en 2023.

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De l'aide pour faire face aux conséquences du changement climatique

Le président kényan, William Ruto, a souligné que les besoins d'adaptation et les pertes et dommages liés au changement climatique ne sont pas une abstraction en Afrique. Son pays fait face à la pire sécheresse depuis quarante ans, le plongeant dans la misère, dans la demande d'aide alimentaire à 4,3 millions personnes dans le cadre d'un plan d'urgence. En sa qualité de porte-parole du Groupe Afrique à la COP 27, le président William Ruto estime à 50 milliards de dollars par an le coût pour le continent d'ici à 2050 et déplore les promesses de financement non tenues pour aider à surmonter les catastrophes, alors même que l'Afrique, affirme-t-il, offre des solutions au changement climatique, grâce à ses ressources naturelles et au déploiement très volontariste des énergies vertes.

Les pays riches impliqués dans la mise en danger de l'humanité

Grands pollueurs, les pays riches sont les principaux auteurs de cette mise en danger de l'humanité, a dénoncé le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, rappelant que les crises climatiques de ces dernières années ont eu des effets dévastateurs de grande portée sur l'humanité. A l'entendre, " l'Afrique [...] ne doit pas continuer à payer pour des crimes qu'elle n'a pas commis [...]. Les pays riches doivent aider les pays pauvres à appliquer leur plan d'action nationale de réduction à caractère volontaire ".

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