Cote d'Ivoire: Crise ivoirienne de 2011 - La CPI enquête toujours sur le camp pro-Ouattara

Guillaume Soro

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) enquête toujours sur les événements de 2010 et 2011, en Côte d'Ivoire. Le premier volet de cette enquête avait débouché sur l'émission de trois mandats d'arrêt contre Laurent Gbagbo, son ex-épouse Simone et Charles Blé Goudé. Interpellé début octobre par l'Observatoire ivoirien des droits de l'Homme, le procureur a confirmé qu'il enquête également sur d'éventuels crimes commis par le camp pro-Alassane Ouattara, mené par Guillaume Soro.

À l'ouverture du procès de l'ancien président, en 2015, le Procureur avait promis d'enquêter sur les crimes commis dans les deux camps, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Interpellé début octobre par l'Observatoire ivoirien des droits de l'Homme (OIDH), le procureur confirme qu'il enquête toujours sur les violences de 2010 et 2011.

Ainsi, depuis des années, le bureau du procureur confirme l'existence d'une seconde enquête portant sur les crimes commis par les opposants à Laurent Gbagbo, c'est-à-dire les ex-rebelles proches d'Alassane Ouattara, menés en 2010 et 2011 par Guillaume Soro.

Cependant, plus de dix après les événements, aucun mandat d'arrêt n'a été émis, ce qui, régulièrement, suscite les interrogations en Côte d'Ivoire et les spéculations sur l'existence éventuelle de mandats conservés sous scellés, au secret.

Dans son courrier adressé début novembre à l'OIDH, Karim Khan confirme donc que cette enquête est toujours en cours. Elle serait même " en phase avancée ", avait affirmé son bureau, il y a plus d'un an.

Les lenteurs de ce second volet des enquêtes ivoiriennes du procureur s'expliquent. Pendant longtemps, le bureau du procureur y a consacré très peu de moyens. Au départ, l'accusation s'est concentrée sur les crimes commis par le camp pro-Gbagbo. Puis, faute de coopération claire, ses enquêtes ont été ralenties. Très rapidement après la livraison de l'ancien président à La Haye, les autorités ivoiriennes ont affirmé pouvoir mener les procès devant leurs propres tribunaux et ont refusé de coopérer avec la CPI.

Début décembre, les États membres de la Cour doivent voter son budget pour l'année 2023. Le procureur réclame plus de 2 millions d'euros aux États pour poursuivre ses enquêtes en Côte d'Ivoire.

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