Congo-Kinshasa: Dialogue avec le M23 - Tshisekedi cèdera-t-il ?

Le Président de la République, Chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo a présidé, ce samedi 29 octobre 2022 , une réunion élargie du Conseil Supérieur de la Défense. Il a été question, entre autres, d’expulser, dans les 48 heures après sa notification, Monsieur Vincent KAREGA, l’Ambassadeur plénipotentiaire du Rwanda en poste en République Démocratique du Congo. Et ce, en raison, d’une part, de la persistance du Rwanda à agresser la RDC et à appuyer le mouvement terroriste du M23

Face à la pression exercée par la dynamique internationale concernant le dialogue avec les terroristes du M23, Tshisekedi cèdera-t-il ?

La question est sur toutes les lèvres. A quel jeu joue la force régionale dépêchée par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) dans la partie orientale de la RDC, précisément au Nord-Kivu ? Quel est le dessous des cartes de cette mission qui suscite inquiétude et suspicion dans le chef des protagonistes politiques et membres de la Société civile de la République démocratique du Congo ? Pendant que Kinshasa croyait à une mission offensive, la Force régionale de l'EAC calme les ardeurs en se montrant clair là-dessus. "L'option militaire n'est pas prioritaire", lâche Général-Major Jeff Nyagah, commandant de la Force Régionale de l'EAC.

En effet, en lisant entre les lignes, les pressions externes poussent de plus en plus le Gouvernement congolais à négocier avec les terroristes du M23-RDF. Quel est ce pays dit "souverain" en ce XXIes siècle qui négocie avec des terroristes ? Les USA ne négocient jamais avec des terroristes, encore moins la France, pourquoi la dynamique internationale oblige la RDC à pouvoir négocier ipso facto avec le M23 ? "Après l'échec de la mission onusienne au Congo, la force régionale de l'EAC n'apportera aucune solution dans cette guerre ", dénonce un politique membre de l'Union sacrée de la Nation, sous couvert de l'anonymat. Avec la force régionale EAC, va-t-on vers l'installation d'une force d'interposition Monusco Bis ? S'interrogent certains analystes politiques.

Aux dernières nouvelles, la déclaration du Général-Major Jeff Nyagah a fait l'écho tel un explosif dans toute la région. Ce n'est qu'un secret de polichinelle : Les dirigeants politico-militaires congolais s'enflammaient à l'idée de voir cette force intervenir militairement pour arrêter la progression du M23 et les déloger des zones occupées. Qu'en est-il aujourd'hui ? Illusions. A quoi aura servi le processus de Luanda et celui de Nairobi ? Tout laisse à croire que la première priorité, du moins pour l'EAC, c'est le processus politique. Le Président de la République, Félix Tshisekedi, avait affirmé haut et fort qu'il espérait sur la force régionale pour obtenir le départ du M23. A cette époque, les terroristes du M23 ne contrôlaient que Bunagana. "Je pense que dans les jours à venir avec le déploiement de la force régionale, nous obtiendrons le départ du M23", lâchait autrefois Félix Tshisekedi.

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Le Général-Major Jérôme Shiko Tshitambwe, chef d'état-major adjoint, chargé des opérations des FARDC a, quant à lui, tenu à maintenir la ligne de communication officielle des autorités de Kinshasa. "J'espère qu'avec votre arrivée, beaucoup de choses vont changer et nous allons évoluer dans une mission offensive afin de ramener la paix dans notre pays la RDC avec comme priorité le M23 et cette agression Rwandaise, FDLR compris... ", a-t-il insisté.

Dans l'entretemps, la liste s'élargit contre un quelconque dialogue avec des terroristes. Devant la presse, Martin Fayulu s'est montré intransigeant. Il a réitéré son opposition à l'adhésion à l'EAC. "Les agresseurs ont décidé de mettre autour d'une même table le M23 et le gouvernement de fait de la RDC pour appliquer, une fois de plus, la recette de l'infiltration des institutions congolaises, au moyen de l'intégration et du brassage. En réalité, le processus de Nairobi est un processus de validation de nouvelles frontières des territoires conquis en RDC par le Rwanda", précise-t-il.

Pendant ce temps-là, le M23 continue de réclamer un dialogue direct avec Kinshasa sur plusieurs sujets. Pression çà et là émanant également des forces obscures qui pillent les minerais du Congo, face à tout cela, Tshisekedi cèdera-t-il ? L'avenir le dira. De toute évidence, il devra réfléchir et écouter les réclamations du peuple qui croit dur comme fer aux éléments des FARDC capables de mettre un terme à cette guerre pour une paix durable de ce cher pays qu'est la RDC. Le moment n'est-il pas finalement arrivé pour privilégier une force offensive ? Que Dieu nous aide.

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