Afrique: COP27 - Un expert appelle à une réponse rapide face à la vulnérabilité des femmes africaines aux changements climatiques

Leaders and heads of international organisations hold hands at COP27.
18 Novembre 2022

Les femmes, en Afrique Sub-Saharienne, sont les premières victimes de la crise climatique bien que leur implication dans des initiatives visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre reste limitée. C'est ce qu'a déploré le mercredi 16 novembre 2022, un expert en marge du sommet sur le changement climatique à Sharm EL Sheikh, Egypte.

Dedo Mate-Kodjo, gestionnaire de programme panafricain à Water Aid, une ONG qui travaille sur les solutions en rapport avec l'eau et l'assainissement sur le continent, a estimé que le continent africain a besoin de mobiliser le maximum de femmes, pour qu'elles puissent être à l'avant-poste du combat climatique.

La Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (Ccnucc) estime que pour atteindre l'objectif le plus ambitieux de 1,5 °C de l'Accord de Paris sur le changement climatique et limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, il est essentiel que les besoins, les perspectives et les idées des femmes soient inclus dans l'action climatique afin de créer des solutions équitables, efficaces et durables.

D'après Mme Kodjo, l'impact du changement climatique touche les femmes en Afrique Sub-Saharienne de manière disproportionnée, en causant notamment un stress hydrique accru et des sécheresses de plus en plus importantes avec un impact négatif sur l'agriculture et l'élevage dans des zones rurales éloignées.

Selon elle, les femmes des pays en développement sont généralement les premières à réagir pour gérer les ressources naturelles par la collecte de l'eau pour les tâches ménagères, de l'utilisation des terres pour le bétail, de la recherche de nourriture dans les rivières et les récifs ou de la collecte de bois de chauffage.

Le Plan d'action global, créé dans le cadre du programme de travail de Lima sur l'égalité des sexes, vise à promouvoir l'égalité de participation des femmes, à promouvoir une politique climatique sensible au genre et à intégrer la dimension genre dans le processus de la CCNUCC.

Besoin de stratégies d'adaptation

D'après les résultats du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), il est clair que les populations qui sont déjà les plus vulnérables et les plus marginalisées, seront les plus touchées.

Il est probable que les pauvres, principalement dans les pays en développement, seront touchés de manière disproportionnée et auront donc le plus besoin de stratégies d'adaptation pour faire face aux changements climatiques.

En Afrique Sub-Saharienne, selon Kodjo, les femmes constituent une grande partie de la main-d'œuvre agricole du pays, mais l'importance de leur rôle reste largement méconnue.

« La mobilisation des femmes dans des programmes d'adaptation reste essentielle pour réduire et maîtriser les risques liés au changement climatique », a-t-elle déclaré.

Les pertes et dommages, selon les experts, sont de plusieurs natures : ils peuvent survenir lors d'événements de longue durée, comme les sécheresses à répétition ou la montée du niveau de la mer, qui détruisent de manière irréversible les moyens de subsistance de certaines communautés dont une grande majorité des femmes.

Les débats de la COP 27 en cours incluent la compensation des pertes et préjudices dues au changement climatique.

Les estimations officielles montrent qu'une proportion de 97% des personnes touchées par les événements extrêmes vivent dans des pays en voie de développement dont en grande majorité des femmes en Afrique subsaharienne.

En marge du sommet sur le climat à Sharm El Sheikh, les négociateurs africains considèrent les pertes et dommages comme une priorité pour augmenter le financement de l'adaptation au changement climatique.

Selon les estimations, les coûts annuels d'adaptation au climat dans les pays en développement pourraient atteindre 300 milliards de dollars en 2030 et, si les objectifs d'atténuation ne sont pas atteints, jusqu'à 500 milliards de dollars en 2050.

En vue d'aligner l'ambition et l'action, un financement adéquat aux yeux des négociateurs africains reste indispensable pour que le continent puisse s'adapter aux conséquences de plus en plus graves du changement climatique.

Jusqu'ici, chaque pays africain a développé son propre plan national communément connus sous l'appellation de « Contributions déterminées au niveau national » (Cdn) dans la mise en œuvre des initiatives de lutte contre les changements climatiques grâce au programme en cours de négociation portant sur le financement des pertes et dommages.

« Nous souhaitons que ces financements d'adaptation tiennent en compte des programmes d'accès à l'eau potable, hygiène et assainissement en Afrique », a déclaré Kodjo dans une interview.

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