COP27 - Des pistes pour mobiliser des financements plus robustes en faveur de l'action climatique

14 Novembre 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Des experts du monde entier, réunis lors d'une table ronde à l'occasion du 27e Sommet mondial sur le climat (COP27) en Égypte, ont approuvé une nouvelle feuille de route sur le financement du climat, afin de mobiliser les 1 000 milliards de dollars de financements extérieurs annuels, dont les marchés émergents et les pays en développement ont besoin - hors Chine.

Cette feuille de route s'appuie sur les conclusions d'un rapport publié récemment, intitulé Finance for climate action: Scaling up investment for climate and development (" Financement de l'action climatique : accroître les investissements en faveur du climat et du développement "), produit par un panel d'experts, présidé par Vera Songwe et Lord Nicholas Stern.

Les débats ont souligné la nécessité de renforcer l'efficacité des politiques en les adaptant aux besoins spécifiques de chaque pays. Le rapport préconise un effort d'investissement rapide et soutenu, pour stimuler une reprise économique forte et durable à la suite de crises simultanées et atteindre les objectifs communs en matière de développement et de climat.

Selon Mme Songwe, les priorités d'investissement doivent englober la transformation du système énergétique, s'attaquer à la vulnérabilité croissante aux changements climatiques des pays en développement et réparer les dommages antérieurs causés au capital naturel et à la biodiversité.

" L'ampleur des investissements nécessaires dans les marchés émergents et les pays en développement au cours des cinq prochaines années et au-delà va nécessiter une stratégie d'endettement et de financement qui s'attaque aux difficultés persistantes de la dette, en particulier celle des pays pauvres et vulnérables ", a déclaré Mme Songwe. Elle a ajouté que les réformes doivent conduire à une expansion majeure des financements nationaux et internationaux - publics et privés, concessionnels et non concessionnels.

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a dénoncé l'insuffisance des flux de financement climatique vers l'Afrique : " Le fait que les nations riches versent 100 milliards de dollars à l'Afrique ne peut même pas indemniser l'Afrique ".

M. Adesina a indiqué que les initiatives de la Banque africaine de développement comme le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (AAAP) - un programme conçu par la Banque et le Centre mondial pour l'adaptation en 2021 - ouvrent à mobiliser 25 milliards de dollars pour intensifier les mesures d'adaptation sur le continent. Il a précisé que l'AAAP avait jusqu'à présent attiré des contributions de pays industrialisés. Il a ajouté que le Fonds africain de développement, le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement en faveur des pays à faible revenu, lançait un guichet d'action climatique, destiné à mobiliser jusqu'à 13 milliards de dollars pour l'adaptation climatique des pays vulnérables.

M. Adesina a réitéré l'appel lancé pour que les droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international soient canalisés vers les pays africains via la Banque africaine de développement : " Les DTS vont jouer un grand rôle dans le soutien à l'action climatique de l'Afrique, et la Banque africaine de développement est bien positionnée pour optimiser cette réaffectation grâce à un effet levier de quatre, pour aider à mobiliser des financements pour les pays qui en ont le plus besoin ", a-t-il déclaré.

Stephanie Pfeifer, directrice générale de l'Institutional Investors Group on Climate Change - une association représentant des investisseurs - a déclaré que des politiques fortes sont vitales pour la tarification du carbone si l'on veut éliminer progressivement les combustibles fossiles.

" Le monde a besoin d'un financement du développement à grande échelle pour différents types de risques, et des données doivent également être mises à disposition pour stimuler l'augmentation des investissements du secteur privé dans le financement climatique ", a déclaré Mme Pfeifer. " Si nous réussissons à faire fonctionner tout le système ensemble, nous pourrons faire beaucoup de progrès ", a-t-elle ajouté.

Le champion des Nations unies pour les changements climatiques, Mahmoud Mohyedin, a modéré la session, intitulée " Faciliter les financements nécessaires à la mise en œuvre des engagements ".

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