Avec son équipe, le directeur général du Groupe de la Banque africaine de développement pour l'Afrique centrale, Serge N'Guessan a rencontré du 23 au 30 septembre, à Douala, les acteurs du secteur privé camerounais, afin de renforcer leur collaboration mutuelle.
Cette rencontre entrait dans le cadre d'une mission de consultation que le Groupe de la Banque a menée au Cameroun du 20 au 30 septembre 2022. Objectifs : sensibiliser tous les acteurs du secteur privé sur les opportunités d'affaires existantes, les informer sur les opportunités de financement de la Banque en faveur du secteur privé et les initiatives qui appuient l'entreprenariat féminin. Il a aussi été question de nouveaux projets à développer dans le secteur privé, ce qui augmenterait le volume des opérations non-souveraines de la Banque au Cameroun.
" La Banque africaine de développement veut changer de paradigme. Elle envisage d'augmenter le nombre et le volume de ses projets en faveur du secteur privé en Afrique centrale, a annoncé Serge N'Guessan. Cette nouvelle orientation va commencer avec le Cameroun. Nous voulons apporter notre savoir-faire, ou même un complément aux fonds propres des promoteurs de projets dans ce secteur ".
À Douala, Serge N'Guessan et son équipe ont rencontré les responsables de plusieurs établissements bancaires et institutions financières : United Bank for Africa (UBA), Commercial Bank of Cameroon, Société générale Cameroun, Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale (BRVMA), CCA Bank, Agence française de développement et Société financière internationale. Tous en conviennent : le secteur privé camerounais est dynamique et très porteur.
Cependant, un constat demeure : l'offre de financement des établissements bancaires et financiers est ralentie par de fortes contraintes liées à un environnement peu favorable aux affaires ; au premier rang desquelles figurent les limites dans le fonctionnement de la justice commerciale et la réalisation des suretés. Pour parer à cette difficulté, il a été envisagé la mise en place de lignes de crédit auprès d'établissements financiers en vue d'un plus grand soutien au développement des petites et moyennes entreprises et industries locales.
Lors de la rencontre avec le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM), l'une des organisations les plus représentatives du secteur privé camerounais, il a été relevé que promouvoir le secteur privé passe par la mise en œuvre de mesures économiques et financières préconisées dans son " Livre blanc " élaboré en 2020, notamment en matière fiscale. Les recommandations contenues dans le " Livre blanc " devraient contribuer au développement du secteur privé camerounais.
À la Chambre de commerce, d'industrie, des mines et de l'artisanat, les membres consulaires et les porteurs de projets ont insisté sur la nécessité d'améliorer le climat des affaires et l'accès des petites et moyennes entreprises et industries aux financements.
" L'ensemble des dépôts bancaires au Cameroun est constitué pratiquement à 41 % des dépôts de particuliers à court terme. Il devient donc difficile pour une banque classique de faire des financements à long terme " a expliqué Christophe Eken, président de la Chambre camerounaise de commerce, d'industrie, des mines et de l'artisanat.
Serge N'Guessan a également échangé avec différents opérateurs économiques. Des projets nécessitant des financements additionnels lui ont été présentés ainsi qu'à son équipe ; ceux d'entre eux qui affichent un niveau de maturité satisfaisant seront examinés par les services compétents de la Banque.
" La Banque africaine de développement souhaite nouer un partenariat solide avec le secteur privé camerounais. Il existe manifestement plusieurs fenêtres d'opportunités d'opérations avec le secteur privé au Cameroun. Pour cela, je souhaite pouvoir atteindre une parité en matière de financement des opérations du secteur public et celles du privé d'ici à 2030 ", a déclaré Serge N'Guessan.
Le secteur privé est majoritairement camerounais. 91 % des entreprises sont détenues par des Camerounais.
Les appuis de la Banque africaine de développement au Cameroun s'élèvent à 2,43 milliards d'euros. Environ 152,449 millions d'euros, soit 6,3 %, sont alloués au secteur privé, notamment pour la mise en œuvre du Projet hydroélectrique de Nachtigal qui vise à produire 420 mégawatts d'électricité.