Erythrée: Un mois après leur arrestation, un évêque et deux prêtres restent introuvables

En regardant vers le nord à travers Asmara, Erythrée, depuis la tour de la cathédrale catholique. Le dôme de l'église Kidane Mihret s'élève au-delà de la zone du marché.

L'inquiétude grandit plus d'un mois après l'arrestation d'un évêque et de deux prêtres catholiques à leur retour dans leur pays, l'Érythrée. Le mois dernier, les trois prélats avaient été interceptés par la police à leur retour d'un voyage à l'étranger. Ils sont les dernières victimes d'une campagne de répression contre l'Église catholique dans ce pays très fermé de la Corne de l'Afrique.

Abune Fikremariam Hagos est l'évêque de Segheneiti, une petite ville du sud de l'Érythrée. Le 15 octobre dernier, il rentrait d'un voyage en Europe lorsqu'il a été intercepté par la police à l'aéroport international d'Asmara. Il rejoignait ainsi en détention le père Mihreteab Estifanos, curé de l'église Saint-Michel de Segheneiti, et le père Abraha, supérieur des capucins de Tesseney, une ville proche de la frontière soudanaise, arrêtés tous les deux deux jours plus tôt.

Selon leurs proches, les trois hommes seraient depuis détenus dans la prison d'Adi Abeito, en périphérie de la capitale. Comme c'est habituel en Érythrée, ils n'ont fait l'objet d'aucune procédure judiciaire, n'ont pas le droit à un avocat ou à de la visite, et le gouvernement n'a fait aucun commentaire à leur sujet.

Leur arrestation est survenue alors que le contrôle de la société érythréenne est à son comble, sur fond de guerre dans le Tigré voisin, où l'armée érythréenne est engagée.

En juin 2019, le gouvernement avait d'ailleurs fermé des écoles et une vingtaine de centres de santé de l'Église catholique. Se prévalant d'une loi de 1995, le gouvernement érythréen fait aussi payer aux évêques leurs sorties publiques répétées, s'alarmant de l'exode continu des jeunes vers l'étranger et demandant des réformes politiques.

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