La vice-présidente Beth Dunford (à droite) en compagnie d'autres participants lors d'un événement sur les Fonds d'investissement climatiques pendant la COP27.
Les Fonds d'investissements climatiques (FIC) octroient 350 millions de dollars de financement et d'autres formes de soutien pour le déploiement de solutions fondées sur la nature dans neuf pays, dans le cadre de la plateforme d'investissement " Nature, population et climat ".
La République dominicaine, l'Égypte, les Fidji, le Kenya et la région du bassin du fleuve Zambèze, qui comprend la Zambie, le Malawi, le Mozambique, la Namibie et la Tanzanie en sont les bénéficiaires. L'annonce a été faite lors du Sommet mondial sur les changements climatiques (COP27), qui se déroulait à Charm el-Cheikh, en Égypte.
" Nature, population et climat " déploie des solutions fondées sur la nature qui tiennent compte des liens avérés entre l'utilisation des terres, l'atténuation des changements climatiques et l'adaptation, et l'amélioration des sources de revenus des communautés rurales et des populations autochtones.
Le programme couvre l'agriculture durable, l'approvisionnement alimentaire, les forêts, les systèmes côtiers résilients et les efforts pour renforcer l'autonomie des populations autochtones et des communautés locales.
Pour les pays participants, l'étape suivante consistera à élaborer des plans d'investissement, en collaboration avec différentes banques multilatérales de développement partenaires. La plateforme travaille également avec les banques multilatérales de développement dans le but de réduire les risques et d'augmenter les investissements, en se basant sur une approche systémique plutôt que sur une approche par projet.
Ces derniers mois, 55 pays en développement ont demandé à participer au programme, a révélé la directrice générale du Fonds, Mafalda Duarte, soulignant l'urgence des besoins en matière de financement climatique. " J'exprime notre gratitude à l'Italie, au Royaume-Uni et à la Suède pour ce partenariat incroyable. Félicitations à ces pays. Nous avons hâte de nous lancer et ce n'est que le début. Nous soutiendrons également l'Éthiopie, le Rwanda, la Namibie et le Brésil pour la préparation de leurs plans d'investissement, en attendant de recevoir d'autres contributions ", a déclaré Mme Duarte.
" L'humanité est confrontée à une double menace : celle des changements climatiques et celle de la perte de biodiversité. Ces deux phénomènes sont une conséquence désastreuse de l'activité humaine et du progrès économique au détriment de la nature ", avait lancé l'envoyé spécial de l'Italie pour les changements climatiques, l'ambassadeur Alessandro Modiano, dans son allocution d'ouverture.
Une table ronde a suivi l'annonce, qui a réuni la ministre égyptienne de la Coopération internationale, Rania Al-Mashat, le ministre zambien de l'Économie verte et de l'Environnement, Collins Nzovu, l'envoyé pour le climat des Pays-Bas, le prince Jaime de Bourbon de Parme, et la vice-présidente de la Banque africaine de développement chargée de l'agriculture et du développement humain et social, Beth Dunford. Celle-ci a souligné l'importance d'aider les agriculteurs à adopter des solutions fondées sur la nature : " Pour que l'agriculture prospère, nous devons disposer d'écosystèmes sains que les agriculteurs puissent dynamiser. Fournir cette technologie et ces informations les aidera également à s'adapter et à devenir résilients aux changements climatiques ".
La ministre Al-Mashat a remercié les Fonds d'investissements climatiques au nom de son pays. " Nous avons une série de projets prioritaires en matière d'adaptation et d'atténuation, a-t-elle indiqué. Ces fonds nous aideront à mettre nos plans en œuvre ".
Le ministre zambien Collins Nzovu a salué les efforts déployés par les organisations et les pays partenaires, qui unis pour aider les pays africains ayant besoin de financements climatiques. " L'Afrique doit adopter des solutions fondées sur la nature afin que nous puissions nous procurer notre propre nourriture, notre eau et être autosuffisants en tant que continent ", a-t-il déclaré. Avant d'ajouter : " Il est nécessaire de sensibiliser, non seulement les politiciens, mais également les citoyens pour qu'ils comprennent pourquoi leurs pays envoient des fonds à d'autres pays. "
Pour atteindre les objectifs en matière de biodiversité, de réhabilitation des terres et de lutte contre les changements climatiques d'ici à 2050, les investissements annuels dans la nature des seules nations du G20 doivent augmenter de 165 milliards de dollars supplémentaires par an, soit une hausse de 140 % par rapport aux niveaux actuels, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).