Washington a condamné directement l'ancien président guinéen Alpha Condé et a annoncé vendredi 9 décembre geler ses avoirs, ainsi qu'interdire toute relation commerciale avec lui. Alors qu'il avait été salué par les Américains pour devenir en 2010 le premier président démocratiquement élu de Guinée, il a ensuite réprimé violemment l'opposition, avant d'être renversé par un coup d'État en 2021.
Avec ces sanctions américaines, la pression se resserre autour d'Alpha Condé, un mois après que la junte a ordonné d'engager des poursuites judiciaires contre lui et plus de 180 de ses hauts-cadres ou ex-ministres.
Le département du Trésor américain justifie lui avec force de détails sa décision. Si Washington a imposé des sanctions à l'ancien président de la Guinée Alpha Condé, gèle ses avoirs et interdit toute relation commerciale avec lui, c'est pour ses " violations graves des droits de l'homme ".
Pourfendeurs des idées démocratiques, les États-Unis appréciaient pourtant qu'il soit le premier président élu en Guinée... avant de déchanter face à son autoritarisme. Ils lui reprochent surtout d'avoir fait créer une unité de police pour contrer ses opposants, alors qu'il cherchait à se maintenir au pouvoir neuf ans plus tard.
En 2019, ces policiers avaient arrêté arbitrairement des manifestants, et en avait tué plus d'une dizaine, juste avant son renversement par le coup d'État.