Au Rwanda, des réfugiés congolais majoritairement rwandophones ont protesté ce lundi 12 décembre dans le camp de Kigeme, dans le sud du pays. Une manifestation contre les violences et discriminations auxquelles font face leurs proches, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Alors que depuis plusieurs jours, différents membres de la communauté internationale demandent à Kigali de cesser tout soutien au groupe armé du M23 - un soutien démenti par le gouvernement rwandais -, les réfugiés demandent le droit de retourner, en toute sécurité, dans leur pays. " Vivre est mon droit ", ont écrit plusieurs d'entre eux sur leurs pancartes, lundi matin, dans le camp de Kigeme.
Parmi eux, Solange demande justice pour les Congolais rwandophones. " Nous protestons contre la violence et les tortures contre les Tutsis qui vivent en RDC, nos proches. Moi, je ne peux pas y retourner à cause de groupes comme les FDLR, les FARDC, les Nyatura et les Maï-Maï qui ne veulent pas de nous et qui nous combattent ", explique-t-elle.
" Nous voulons rentrer ", scandent quelques centaines de personnes dans ce camp de près de 15 000 réfugiés, devant les médias nationaux et internationaux, informés du rassemblement par les autorités rwandaises. La grande majorité d'entre eux sont arrivés dans le pays en 2012. C'est le cas de Jacques, ancien enseignant originaire de Masisi, dans le Nord-Kivu. " Nous sommes fatigués de rester au camp, confie-t-il. En dix ans, je n'ai même pas une chèvre. Quel avenir, quel héritage, qu'est-ce que je vais laisser à mes descendants? "
Par cette marche, les manifestants espèrent alerter sur la situation des Congolais rwandophones en RDC. " Cela se voit que la communauté internationale regarde ce qui se passe au Congo et reste silencieuse, déplore Edson Munyakarambi, président des réfugiés de Kigeme. Nous voulons le droit de ne pas rester au camp. Nous avons le droit comme tant d'autres. "
La manifestation s'est déroulée quelques jours après de nouvelles déclarations de la France et de la Belgique, à la suite de celle des États-Unis, demandant au Rwanda de cesser tout soutien au groupe armé du M23, dans l'est de la RDC. Un soutien toujours démenti par Kigali.