Afrique: Au premier jour du sommet États-Unis/Afrique, tous les sujets sont sur la table

Intervenants lors du Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique au Walter E. Washington Convention Center à Washington, D.C., le mardi 13 décembre 2022

Le sommet États-Unis/Afrique à Washington a commencé ce mardi dans la capitale américaine. Lors de la première journée, la paix, la sécurité et la bonne gouvernance ont été discutés. Et le constat partagé, c'est que ce sont les racines de l'insécurité qu'il faut combattre.

Ils sont trois chefs d'État sur scène, de trois sous-régions différentes. Il y a là le président du Niger, celui de la Somalie et celui du Mozambique. Et quand ils parlent d'insécurité, ils parlent d'abord de changement climatique, de raréfaction des ressources renforcée par une démographie galopante et par la mauvaise gouvernance. Pour eux, ce sont ça, les racines de l'insécurité.

À son tour, le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat explique que c'est la cause première du terrorisme qui entraîne et souvent sert de prétexte aux prises de pouvoir anticonstitutionnelles. Il ajoute que les deux phénomènes se nourrissent mutuellement et que c'est à la base qu'il faut les combattre.

Le président nigérien Mohamed Bazoum, lui, remercie ses interlocuteurs américains pour l'excellence de leur aide militaire. Mais ce qu'il demande avant tout, c'est de l'aide pour financer l'éducation des jeunes, et notamment des jeunes filles.

Un discours bien accueilli par le secrétaire d'État américain Anthony Blinken qui veut d'abord écouter les demandes des Africains et ensuite y répondre. Tout en précisant, aux côtés de son collègue de la Défense, Lloyd Austin, que les besoins de sécurité à court terme de leurs partenaires seront aussi assumés.

" La société civile et les gouvernements peuvent faire équipe "

D'autres événements se tiennent en marge, comme un forum de la société civile. L'occasion pour elle de rappeler son importance dans de nombreux pays. Et pour les États-Unis, de montrer qu'ils prennent en compte les questions de gouvernance.

Le président zambien, Hakainde Hichilema, élu il y a un an et demi alors qu'il se présentait pour la 6e fois, le ministre des Affaires étrangères de Gambie, pays qui a connu une alternance en 2017 après plus de 20 ans de pouvoir de Yaya Jammeh et le Premier ministre du Cap-Vert, archipel reconnu pour sa stabilité démocratique étaient présents sur scène.

À leurs côtés, Samantha Powe, l'administratrice de l'USAID, l'agence des États-Unis pour le développement international. " Aujourd'hui en Afrique, des organisations de la société civile observent les élections au Sénégal, dénoncent la corruption du gouvernement en République démocratique du Congo, ou se battent pour un retour à un pouvoir civil au Soudan. Il y a de nombreux exemples qui démontrent que la société civile et les gouvernements peuvent faire équipe ", déclare-t-elle.

Dans la salle, Fred Bauma, le militant de la Lucha qui dirige aussi le think tank Ebuteli en RDC, estime que la société civile a beaucoup à apporter dans un sommet comme celui de Washington. " La grande question que je me pose, c'est quelle est réellement la considération que ce genre d'organisation donne au rôle que la société civile peut jouer dans la détermination de ce que peuvent être les relations entre les États du nord et du sud ", se questionne-t-il.

Et pendant ce temps, plusieurs petits groupes ont manifesté à proximité du centre où se tient le sommet. Des Éthiopiens venus dénoncer le conflit au Tigré, des Ougandais contre le président Yoweri Museveni ou encore des Congolais venus dénoncer " l'hypocrisie de la communauté internationale " concernant le conflit dans l'est de la RDC.

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