Afrique: Sommet Etats-Unis /Afrique - Washington met en garde contre l'influence de Pékin et Moscou sur le continent

Une carte montrant l'Afrique (vert) et la République populaire de Chine (orange).

Washington a dénoncé le rôle " déstabilisateur " de Pékin et Moscou en Afrique, en déroulant le tapis rouge aux dirigeants africains à qui il a été promis 55 milliards de dollars d'aide en vue de regagner en influence sur le continent.

Près d'une cinquantaine de dirigeants africains ont été invités au sommet, le second de la sorte, après celui organisé en 2014 sous la présidence de Barack Obama, et que le président américain Joe Biden entend mettre à profit pour repositionner son pays sur le continent. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a constaté que " la Chine étend son empreinte sur le continent quotidiennement (...) et cela pourrait avoir un effet déstabilisateur si ce n'est pas déjà le cas". Quant à la Russie, elle " continue d'envoyer des armes à bas prix et des mercenaires" à travers le continent. " La combinaison des activités de ces deux pays, je crois que cela mérite d'y prendre garde. Et il est clair que leur influence pourrait être déstabilisatrice ", a relevé le chef du Pentagone.

Dans leur offensive de charme, les États-Unis ont promis de consacrer 55 milliards de dollars à l'Afrique sur trois ans, dont 4 milliards de dollars pour l'embauche et la formation de personnels soignants, tirant les leçons de la pandémie de covid-19. Le sommet a également abordé le sujet de l'exploration de l'espace avec la signature par le Nigeria et le Rwanda des accords Artemis - premiers pays africains à le faire.

Partenariat

Les Etats-Unis plaideront notamment en faveur d'un rôle accru pour l'Afrique sur la scène internationale, avec un siège au Conseil de sécurité de l'Organisation des nations unies, et pour que l'Union africaine soit formellement représentée au G20. Lors d'un forum organisé en marge du sommet avec la diaspora africaine aux États-Unis, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a assuré que la nouvelle stratégie des États-Unis se résumait à un seul mot : " Partenariat ", " en reconnaissant que nous ne pouvons pas régler seuls nos priorités partagées ".

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Les États-Unis se gardent cependant de parler d'une compétition ouverte avec la Chine sur le continent. Pékin est le premier créancier mondial des pays pauvres et en développement et investit massivement sur le continent africain, riche en ressources naturelles. Outre les investissements, le changement climatique, l'insécurité alimentaire - aggravée par la guerre en Ukraine - ou encore les relations commerciales et la bonne gouvernance ont été au centre de la rencontre.

Conflits régionaux

En marge des rencontres bilatérales, le sommet de Washington a été l'occasion d'aborder une série de conflits, de l'Éthiopie à la République démocratique du Congo. Antony Blinken s'est entretenu avec le président congolais, Félix Tshisekedi, notamment sur le conflit dans l'Est du pays face à la rébellion du M23. Félix Tshisekedi a sollicité " le soutien et les pressions des États-Unis pour qu'on mette fin " à ce conflit.

L'Éthiopie était aussi à l'ordre du jour avec la présence du Premier ministre, Abiy Ahmed. "Nous sommes devant, je pense, un moment historique pour le pays ", a déclaré Antony Blinken. Le chef de la diplomatie américaine s'est également entretenu avec le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, saluant son action dans la lutte contre les islamistes radicaux shebab. En marge du sommet, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide humanitaire de 411 millions de dollars pour la Somalie, menacée par la famine en raison d'une sécheresse.

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