Afrique: La RDC profite de la COP15 à Montréal pour dénoncer de nouveau les agissements du Rwanda

COP15 - Montréal (Canada)

La 15e Conférence des Parties (COP15) sur la diversité biologique des Nations unies doit se terminer ce lundi 19 décembre à Montréal, au Québec, après la déclaration de la ministre congolaise de l'Environnement qui a récusé la facilitation du Rwanda dans la mise en place des mécanismes de financement pour la protection et la préservation de la biodiversité et profité, une nouvelle fois, pour pointer la responsabilité de Kigali dans le conflit dans le Nord-Kivu.

" La RDC est, depuis plus de 20ans, le théâtre de conflits et d'affrontements par certains pays, notamment le Rwanda qui soutient les terroristes du M23 ", a lancé la ministre congolaise de l'environnement au sujet de la rébellion qui s'est emparé d'une partie de la province du Nord-Kivu. Et depuis sa résurgence l'année dernière, ce n'est pas la première fois que la RDC monte au créneau devant la communauté internationale.

Depuis plusieurs mois chaque grand rendez-vous international est l'occasion pour les autorités congolaises d'exiger de la part de la communauté internationale une condamnation de ce qu'elles qualifient " d'agression rwandaise sous couvert de la rébellion M23 ".

En septembre, le président congolais Félix Tshisekedi avait tenu un discours offensif à la tribune des Nations unies : " Le Rwanda au mépris du droit international a une fois de plus agressé en mars dernier la RDC ".

Depuis la COP27 en Égypte et le sommet de l'Organisation internationale de la francophonie en Tunisie, le Premier ministre a pris la relève.

À Djerba, la délégation congolaise s'était d'ailleurs interrogée à voix haute sur la neutralité de la patronne de la Francophonie, la Rwandaise Louise Mushikiwabo. " Même si elle est ressortissante, elle devrait rester au milieu sans prendre parti ", avait déclaré Jean-Michel Sama Lukonde au micro de RFI. Le chef du gouvernement avait boycotté la photo de famille pour ne pas apparaître aux côtés de Paul Kagamé.

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Un nouveau rapport de l'ONU attendu

La semaine dernière à Washington lors du sommet États-Unis-Afrique, cette fois-ci, c'est le président rwandais qui s'est fait excuser pour la fin de la rencontre.

Enfin ce weekend à Montréal, la ministre congolaise de l'Environnement Ève Bazaïba a profité d'une tribune pour déclarer que " la RDC vit des situations pires qu'en Ukraine " et a appelé de nouveau la communauté internationale à ne pas faire " deux poids deux mesures ".

Une offensive diplomatique pour laquelle " les réactions pour l'instant sont discutables, parfois même les gens se montrent fatigué par ce discours qu'on a entendu trop souvent ", explique un spécialiste de la région.

L'offensive pourrait toutefois être soutenue par le prochain rapport des experts de l'ONU sur la situation dans l'est du pays. Ce dernier est attendu dans le courant de cette semaine et est déjà dans les mains de certains diplomates. " On pourrait alors voir les choses bouger ", estime un bon connaisseur du dossier congolais.

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