Sud-Soudan: Des appels incessants à la fin des affrontements qui durent depuis 4 mois dans le Haut-Nil et le Jonglei

Les combats intercommunautaires dans la région de Jonglei au Soudan du Sud ont entraîné des enlèvements et des meurtres (photo d'archives).

Juba — 166 morts, 237 blessés, 20.000 à 50.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, 3.000 réfugiés au Soudan. Ces chiffres arides représentent le drame vécu par la population des États du Haut-Nil et de Jonglei, au Sud-Soudan, lorsque les combats ont repris en août entre les milices rivales, auxquelles l'évêque Stephen Nyodho de Malakal a lancé un appel désespéré.

"Un jour, vous vous êtes battus comme un seul corps pour libérer ce pays, je vous invite sincèrement à écouter les voix de vos consciences et à voir la souffrance de votre peuple", a déclaré Mgr Nyodho, au micro de Eye Radio, en faisant référence à la lutte du Sud-Soudan pour son indépendance du Soudan, qui s'est terminée en 2011 avec la proclamation du nouvel État dont la capitale est Juba. Cette brève période de paix a toutefois été de courte durée, puisque la guerre civile a éclaté en décembre 2013, opposant le président Salva Kiir Mayardit et l'ancien vice-président Riek Machar, rejoints par plusieurs autres groupes et milices.

Après des hauts et des bas et malgré la signature d'accords de paix en 2018, le Soudan du Sud continue de vivre dans la précarité et la violence, largement concentrée pour le moment dans les régions du Haut-Nil et de Jonglei (voir Fides 6/12/2022).

Mon humble conseil aux groupes qui se battent est de cesser inconditionnellement la violence, vous êtes tous frères et sœurs", a plaidé l'évêque, rappelant que "toutes les communautés du Haut-Nil paient un prix inutile pour un crime qu'elles n'ont jamais commis". Je vous appelle, fils et filles du Haut-Nil, à vous rassembler et à voir le bien commun et l'intérêt de la région".

Le Pape François, qui se rendra au Sud-Soudan en février, a déclaré après l'Angélus du dimanche 11 décembre : "Je suis avec douleur et inquiétude les nouvelles en provenance du Sud-Soudan concernant les violents affrontements de ces derniers jours. Prions le Seigneur pour la paix et la réconciliation nationale, pour que les attaques cessent et que les civils soient toujours respectés".

La "troïka", composée des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Norvège, qui surveille la mise en œuvre des accords de paix, a publié une déclaration commune avec l'UE exprimant son inquiétude "face à l'escalade de la violence dans le Haut-Nil et le Jonglei, où l'on signale des massacres, des destructions de maisons et de moyens de subsistance, des violences sexuelles et sexistes, y compris à l'encontre des enfants. "La troïka et l'UE appellent de toute urgence les dirigeants de transition du Soudan du Sud à agir maintenant pour mettre fin à la violence et protéger les civils, en permettant l'accès en toute sécurité de l'aide humanitaire à l'État du Nil supérieur et à Jonglei, ainsi qu'à d'autres zones de conflit dans le pays, et aux plus de 9,4 millions de personnes qui ont besoin d'aide dans tout le Soudan du Sud."

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