Le Conseil des ministres de l'Uemoa a noté que les perspectives économiques de l'Union demeurent favorables, malgré la persistance de certains facteurs de risques dont la matérialisation pourrait avoir une incidence baissière sur les performances de l'Union. Le constat a été fait lors de sa session ordinaire tenue le 19 décembre à Dakar.
Globalement, lit-on dans le communiqué finale le taux de croissance devrait s'établir à 5,7% en 2022, après 6,1% en 2021, porté par l'importance des investissements publics, dans un contexte de réalisation de plusieurs projets d'envergure, notamment dans les secteurs pétrolier et gazier.
Pour les années 2023 et 2024, fait savoir la même source, la croissance s'établirait respectivement à 6,6% et 6,8%, en liaison avec le renforcement de l'activité dans l'ensemble des secteurs, notamment les secteurs tertiaire et secondaire.
Auparavant, cette instance s'est félicitée de la poursuite de la reprise de l'activité économique au troisième trimestre 2022, avec une progression de 5,7% du Produit Intérieur Brut (Pib) réel, en glissement annuel, soit le même niveau que le trimestre précédent.
A l'en croire, cette évolution a été portée par la hausse de la valeur ajoutée de l'ensemble des secteurs de production, soutenue par le raffermissement de la demande intérieure.
Une baisse de l'inflation attendue en 2023 et 2024
A l'ouverture des travaux, les ministres de l'Économie de l'Uemoa se sont beaucoup appesantis sur l'inflation galopante qui touche l'Union ces derniers mois.
Selon cette instance communautaire que présidait Sany Yaya, Ministre de l'Economie et des Finances du Togo, qui vient d'être succédé par son homologue ivoirien, Adama Coulibaly, ladite inflation devrait s'inscrire dans une dynamique baissière, passant de 7,5% en 2022 à 5,6% en 2023 et 2,9% en 2024.
D'après le Conseil, cette évolution serait imprimée par la poursuite de la normalisation de la politique monétaire entamée depuis juin 2022, l'amélioration de la production vivrière pour la campagne 2022/2023 et la détente des cours mondiaux des matières premières, notamment énergétiques et alimentaires.
Les Etats exhortés à poursuivre les réformes budgétaires efficaces
Le Conseil des ministres de l'Uemoa a exhorté les Etats membres à poursuivre les réformes, afin de mobiliser davantage de ressources fiscales, d'assurer l'efficience des dépenses publiques et de favoriser une meilleure programmation dans la gestion budgétaire.
Cette invite a été faite au terme d'un examen sur la situation budgétaire de l'Union effectuée lors de cette dernière session ordinaire de l'année 2022.
Le communiqué qui donne l'information avise que les Ministres ont insisté sur la nécessité de prendre les mesures idoines pour renforcer les capacités locales de production et améliorer la disponibilité sur les marchés locaux des produits de première nécessité.
Concernant toujours la situation budgétaire de l'Union, confie la même source, le Conseil des Ministres a souligné le creusement du déficit public qui est passé de 5,4% du PIB en 2021 à 5,9% en 2022.
Ceci, en liaison avec les mesures prises pour lutter contre l'inflation ainsi que pour faire face au défi sécuritaire et aux besoins croissants en infrastructures pour consolider les bases de la croissance.
Dans cette dynamique, ils ont approuvé le Projet de Décision portant modification du Dispositif prudentiel applicable aux établissements de crédit et aux compagnies financières.
A cela s'ajoute les Projets de Décisions portant désignation des représentants des Etats au sein du Conseil d'Administration du Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution dans l'Umoa.
Toutefois, poursuit le document, les ministres de l'Union ont convenu d'examiner dans un délai d'un an, une évaluation de la mise en œuvre du dispositif prudentiel adopté.