Pour assurer la viabilité de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa) et renforcer la résilience des économies de l'Union, le Conseil des ministres appelle à préserver les conditions d'un climat socio-politique apaisé dans tous les Etats membres.
Le Conseil des ministres de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) a tenu le 19 décembre 2022 sa quatrième session ordinaire au titre de l'année, dans les locaux du Siège de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Dakar, au Sénégal, sous la Présidence de Monsieur Sani Yaya, ministre de l'Economie et des Finances de la République Togolaise, son Président en exercice.
Les ministres se sont félicités de la poursuite de la reprise de l'activité économique au troisième trimestre 2022, avec une progression de 5,7% du Produit Intérieur Brut (PIB) réel, en glissement annuel, soit le même niveau que le trimestre précédent.
Cette évolution a été portée par la hausse de la valeur ajoutée de l'ensemble des secteurs de production, soutenue par le raffermissement de la demande intérieure.
Le Conseil a noté que les perspectives économiques de l'Union demeurent favorables, malgré la persistance de certains facteurs de risques dont la matérialisation pourrait avoir une incidence baissière sur les performances de l'Union. Globalement, le taux de croissance devrait s'établir à 5,7% en 2022, après 6,1% en 2021, porté par l'importance des investissements publics, dans un contexte de réalisation de plusieurs projets d'envergure, notamment dans les secteurs pétrolier et gazier. Pour les années 2023 et 2024, la croissance s'établirait respectivement à 6,6% et 6,8%, en liaison avec le renforcement de l'activité dans l'ensemble des secteurs, notamment les secteurs tertiaire et secondaire.
Les ministres ont relevé la persistance des pressions inflationnistes dans la zone. La hausse des prix au cours du trimestre 2022 a atteint un niveau de 8,4%, après 7,0% un trimestre plus tôt. Cette hausse est due essentiellement au renchérissement des produits alimentaires de grande consommation et du transport, consécutif à l'ajustement des prix à la pompe des produits pétroliers par les pays de l'Union suite à l'envolée des cours mondiaux du pétrole. L'inflation devrait s'inscrire dans une dynamique baissière, passant de 7,5% en 2022 à 5,6% en 2023 et 2,9% en 2024. Cette évolution serait imprimée par la poursuite de la normalisation de la politique monétaire entamée depuis juin 2022, l'amélioration de la production vivrière pour la campagne 2022/2023 et la détente des cours mondiaux des matières premières, notamment énergétiques et alimentaires.
Le budget de l'Union consacre également une hausse des interventions aux Etats membres, notamment en matière d'appuis financiers. Ainsi, le Conseil a adopté le Règlement portant budget des Organes de l'Union, au titre de l'exercice 2023 et les Décisions subséquentes.
Le Conseil salue les perspectives économiques à moyen terme de l'Union qui restent globalement bien orientes avec une amélioration des principaux indicateurs macroéconomiques. lI se préoccupe, toutefois, des facteurs de risque qui les entourent, notamment les répercussions de la crise russo- ukrainienne, le ralentissement de la croissance mondiale, le resserrement accru des conditions monétaires au niveau international ainsi que la persistance de la crise sécuritaire dans la zone du Sahel.
Pour assurer la viabilité de l'Union et renforcer la résilience des économies de l'Union, le Conseil note qu'il est impératif de préserver les conditions d'un climat socio-politique apaisé dans tous les Etats membres et de poursuivre les efforts de mobilisation des ressources tant internes qu'externes.
Le Conseil a, en conséquence, adopté la recommandation relative aux perspectives économiques et financières des Etats membres de l'Union au titre de la période 2023-2027.