Au Nigeria, la Banque centrale (CBN) est toujours dans la tourmente, après sa décision de remplacer les billets de banque par des nouveaux et de limiter drastiquement les retraits d'argent à partir du 9 janvier. Face aux nombreuses critiques, la CBN a cependant accepté de faire preuve de flexibilité, en augmentant significativement les plafonds de retrait qu'elle a décidés d'imposer pour encourager le passage à une économie démonétisée.
La limite de retrait hebdomadaire est relevée à 500 000 nairas par semaine pour les particuliers - soit environ 1 000 euros - et à 5 millions de nairas pour les entreprises, contre 500 000 nairas auparavant.
La mesure de la CBN - visant à promouvoir une économie " sans cash " au Nigeria - a été extrêmement mal reçue dans le pays. La décision de remplacer les billets de banque par de nouvelles coupures d'ici au 31 janvier est tout autant critiquée.
Preuve de ces tensions persistantes, on a appris en début de semaine que les services secrets nigérians (DSS) avaient demandé l'arrestation de Godwin Emefiele, le gouverneur de la Banque centrale - soupçonné de " financer le terrorisme ", selon les informations de la presse nigériane.
Ce recours a été rejeté par un juge d'Abuja, en l'absence d'un accord signé du chef de l'État et au motif que les fonctions de la personne poursuivie n'étaient pas clairement mentionnées dans les documents transmis à la justice.
Le président du Sénat a dénoncé une tentative d'" instrumentalisation des services de l'État " et pointe du doigt " les politiciens " qui seraient gênés par les dernières mesures de la Banque centrale, qui visent entre autre à limiter les possibilités d'achat de votes avant les élections.
Par ailleurs, la Banque Mondiale a mis en garde le Nigeria contre cette démonétisation rapide de son économie, qui pourrait " affecter durement les foyers les plus modestes ".