Au Gabon, cinq ans après sa dernière édition, le Congrès ordinaire du parti au pouvoir, le parti démocratique gabonais (PDG) s'est terminé samedi 24 décembre. Le mouvement est en cours de transformation et une série de nominations a été annoncée.
Depuis des mois, la formation présidentielle consultait sa base pour peaufiner son changement d'équipe. Le chef de l'État et président du PDG, Ali Bongo, a choisi les nouveaux arrivants avec comme objectif : faire gagner le parti en 2023.
Neuf mois seulement après son dernier renouvellement, le parti démocratique gabonais subit de nouveaux changements. La moitié des membres du secrétariat exécutif ont été remerciés. Officiellement, le parti se met en ordre de bataille pour les élections, avec au passage, un rajeunissement et une féminisation des cadres.
" Le président a estimé qu'il fallait donner un nouveau souffle. Ce changement ne veut pas aussi dire que ceux qui sont partis n'ont aucun mérite, tout au contraire. Le patron a donc fait un dosage lié à ces différentes générations. Il y a aussi la méritocratie, il y a la loyauté et le militantisme ", explique Steeve Nzegho Dieko, le secrétaire général du parti.
" Faux procès "
Jeune sénateur et enseignant, Steeve Nzegho Dieko avait été nommé en mars, à la surprise de certains. Il conserve donc les rênes du parti. " En arrivant, il a été confronté à un procès en légitimité. Aujourd'hui, les gens sont convaincus et pensent qu'il a l'épaisseur suffisante ", confie un responsable du PDG. Il aurait tellement réussi à s'installer que certains estiment que lui et le directeur de cabinet politique, Cyriaque Mvourandjiami, ont fait nommer leurs proches. Ils y voient du copinage.
" Je crois que c'est un faux procès qui m'est fait, c'est un procès en sorcellerie qui m'est fait. Le secrétaire général peut être de temps en temps associé à la décision, mais la décision finale revient au président. Aucune décision ne peut faire l'unanimité ", répond Steeve Nzegho Dieko.
Une source interne confie que le congrès entraîne de fortes attentes et des frustrations chez certains laissés pour compte. En tout cas, le chambardement n'est pas terminé puisqu'on attend encore les nominations au bureau politique et au Conseil national.