Congo-Brazzaville: Phénomène "Bébés noirs" - Les élus locaux de Brazzaville préoccupés par la résurgence

Lors d’une descente parlementaire qu’a effectué le collectif des sénateurs élus à Brazzaville, le 28 décembre, les conseillers départementaux et municipaux de la ville-capitale ont exprimé leur regret de voir le phénomène "Bébés noirs" prendre à nouveau des proportions inquiétantes, en dépit des mesures prises par le gouvernement.

Lors d'une descente parlementaire qu'a effectué le collectif des sénateurs élus à Brazzaville, le 28 décembre, les conseillers départementaux et municipaux de la ville-capitale ont exprimé leur regret de voir le phénomène "Bébés noirs" prendre à nouveau des proportions inquiétantes, en dépit des mesures prises par le gouvernement.

La descente parlementaire des sénateurs élus à Brazzaville, conduite par leur président, Pierre Ngolo, avait pour enjeu de faire le point aux conseillers municipaux de la 16e session ordinaire budgétaire du Sénat, clôturée il y a quelques jours.

Mais, dans les échanges, quelques élus locaux sont revenus sur la poussée vertigineuse du phénomène "Bébés noirs", un grand banditisme tenu par des jeunes désœuvrés, constitués en deux principaux groupes de gangs appelés "Arabes et Américains".

Ces délinquants continuent de semer la terreur dans la ville, surtout dans les quartiers les plus reculés. Dotés d'un mode opératoire spécifique, ces jeunes "malfaiteurs" brisent tout sur leur passage. Ils volent, violent, agressent et tuent sans pitié à l'aide des machettes ou autres armes blanches.

" Monsieur le président, nous sommes régulièrement interpellés sur le grand banditisme qui continue de sévir à Brazzaville, et pour lequel aucune solution définitive n'est jamais trouvée. Et lorsque ces délinquants sont interpellés et mis aux arrêts, quelques jours seulement après, ils sont libérés, qu'en est-il exactement ? ", a interrogé un conseiller municipal.

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Répondant à cette préoccupation, le président du collectif des élus de Brazzaville s'est dit bien conscient du phénomène. Il a fait savoir que le gouvernement et les services de sécurité travaillent de manière à retrouver la paix et la quiétude au sein de la population.

" Le phénomène " Bébés noirs" à Brazzaville est réel, mais le gouvernement continue de rechercher les solutions permettant de contenir cette insécurité qui perdure. Lorsque ces délinquants sont arrêtés, on est parfois obligé de les relâcher parce que nos prisons manquent d'espace pour contenir tout ce monde. L'Etat évite surtout de ne pas endosser la responsabilité lorsque les détenus vont mourir par étouffement dans les geôles ", a indiqué Pierre Ngolo.

Arriérés de salaires à la mairie, l'autre point chaud

Parmi les nombreux sujets évoqués, les élus locaux ont soulevé aussi la situation des salaires à la mairie de Brazzaville, pour laquelle un groupe d'agents en colère a manifesté dans la cour peu avant la descente parlementaire. Ces derniers réclamaient le paiement de leurs salaires ainsi que des arriérés, à trois jours seulement de la fête de Nouvel An.

Le président du Conseil départemental et municipal, Dieudonné Bantsimba, qui a pris la parole à cet effet, a reconnu que la mairie de Brazzaville traverse une situation difficile par manque de ressources financières. Il a plaidé pour que les allocations et centimes additionnels dus au Conseil municipal soient reversés afin de lui permettre de fonctionner normalement.

Un sujet que Pierre Ngolo estime fondamental pour la bonne marche du projet de décentralisation tant prôné par le président de la République.

S'agissant des lois adoptées lors de la 16e session ordinaire budgétaire, le collectif des sénateurs s'est appesanti sur la loi de finances 2023, adoptée à plus de 2598 milliards FCFA. Plusieurs autres lois d'intérêt national ont été aussi approuvées à cette occasion, a souligné le collectif.

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