Tchad: Les pratiques de recrutement dans la fonction publique provoquent l'indignation

Entrée principale de l'Assemblée nationale tchadienne, quartier Ardebe à Ndjamena

Ces derniers mois au Tchad, au moins 28 personnes ont été nommées sur décret commissaires de police ou officiers principaux de police au titre du " remplacement numérique ". Derrière ce nom, une tradition qui consiste à remplacer un fonctionnaire retraité ou décédé par l'un de ses proches. La pratique n'est pas nouvelle, mais le décret passe mal et cette fois-ci, certains y voient une mesure choquante et discriminatoire.

Ces nominations de fonctionnaires font notamment d'abord en raison de la provenance des nouveaux promus : pour nombre d'entre eux, ils viennent du nord du Tchad, des provinces dont sont originaires plusieurs dignitaires du régime. Leurs noms laissent aussi pour certains entrevoir une proximité avec des responsables politiques. Sachant qu'ils n'ont parfois aucune expérience dans la profession ni formation, l'affaire déclenche des réactions indignées, notamment sur les réseaux sociaux.

Ainsi, l'opposant et président du parti Les Démocrates, le professeur Avocksouma Djona déclare : " Votre père était commissaire, on vous recrute comme commissaire même sans formation. Alors comme je suis professeur qui part à la retraite le 1er janvier, mon fils me remplacera comme professeur titulaire des universités. Alléluia! Le Tchad, paradis sur terre ".

Le rappeur et porte-parole des Transformateurs, Ray's Kim, qui vit en exil depuis la violente répression des manifestations du 20 octobre, renchérit : " Le Tchad que veulent les Itno se dessine sous nos yeux ".

Contacté par RFI, le ministre de la Sécurité rejette les accusations de favoritisme. Il les juge infondées. Idriss Dokony Adiker explique qu'il ne commente pas les réseaux sociaux et les on-dit. Il rajoute qu'il n'a connaissance d'aucune procédure officielle visant à contester ce décret.

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