En pleine séance, les conseillers tchadiens ont contesté la liste de 1 550 nouveaux policiers. Les parlementaires jugent que ces nominations sont entachées de favoritisme car les nouvelles recrues viennent de la même région tchadienne et qu'elle met en péril les acquis du dialogue national.
La polémique avait commencé par des commentaires de l'opposition sur les réseaux sociaux au Tchad et elle s'est poursuivie dans l'enceinte du Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire nommé par le pouvoir de Mahamat Idriss Déby. Vendredi, le sujet a bousculé l'ordre du jour de la séance parlementaire.
Au vu de la liste des nouvelles recrues dans la police, Takilal Ndolassem, conseiller national issu des groupes politico-militaires, a exprimé sa colère dans l'enceinte du CNT, y compris devant le ministre de l'Intérieur. " Ce n'est pas normal que pour une police nationale du Tchad, il n'y ait que des ressortissants d'une seule région. Ma réaction a été une réaction de colère. Nous avons demandé que cette liste soit purement et simplement rejetée ", explique-t-il.
Comme lui, certains députés réclament un concours dans la police ouvert à tous les Tchadiens. Alladoum Djarma Balthazar, secrétaire de séance et président du parti Action socialiste tchadienne pour le renouveau (Astre) et ex-candidat à la présidentielle, préfère que de nouveaux arrêtés rétablissent un équilibre.
" Je ne suis pas de ceux qui ont appelé à l'annulation du décret car dans tous les cas ce sont des Tchadiens. Mais j'ai demandé qu'on réécrive dans d'autres arrêtés, de manière immédiate, les autres provinces omises pour qu'au moins les Tchadiens se mettent ensemble. Parce que négocier la paix, équilibrer les choses, c'est aussi être juste ", estime-t-il.
D'autant plus que les besoins de recrutement ne manquent pas, juge-t-il. Il y a moins de 13 000 policiers pour 20 millions d'habitants au Tchad, sur une superficie d'1,3 million de km2.