Nigeria, RDC, Afrique du Sud : en Afrique, les échéances politiques seront nombreuses en 2023, avec un fort potentiel d'instabilité et de contestation.
Se dirige-t-on vers plus ou moins de démocratie en Afrique cette année ? C'est la grande question, alors que des élections nationales ou législatives doivent se dérouler dans 17 pays du continent.
Selon Fonteh Akum, directeur de l'Institut d'études de sécurité, il faudra particulièrement surveiller le Nigeria, où le président sortant ne se représentera pas. "Les élections nigérianes sont vraiment importantes parce qu'il s'agit de l'une des plus grandes économies du continent et que le Nigeria est confronté à des problèmes de sécurité. Mais aussi à cause la jeunesse nigériane, qui pourrait faire pencher la balance entre les grands partis dans un sens ou dans l'autre", assure Fonteh Akum.
Risque de violences
Pour l'Institut de recherche Economist Intelligence Unit, il existe un risque élevé de protestations politiques, de manifestations de masse et de grèves dans un certain nombre de pays. D'autant que les crises géopolitiques internationales, comme la guerre en Ukraine, et leurs conséquences économiques, vont continuer à peser sur le quotidien des populations en Afrique.
Alex Vines, du think thank londonien Chatham House, note que "les principales élections à surveiller sont celles du Nigeria, de l'Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo et du Zimbabwe, avec des risques de violences dans certains de ces pays."
D'après le chercheur, les crises qu'a connues le continent persisteront en 2023, notamment en Afrique de l'Ouest, secoué par des coups d'Etat militaires en 2022 et où l'insécurité progresse. "Malheureusement, les conflits vont continuer, surtout dans la région du Sahel, en particulier au Mali et au Burkina Faso, mais aussi de plus en plus au Niger", assure Alex Vines.
Il ajoute qu'au Cameroun et au Nigeria,"la situation reste préoccupante, car une grande insécurité règne dans certaines parties de ces pays. A voir également si l'accord de paix éthiopien de 2022 perdure. L'est de la RDC est aussi un foyer de crise. Enfin, le nord du Mozambique reste une source d'inquiétude."
Le rôle des commissions électorales
L'un des dernières échéances électorales sera celle en RDC, prévue en décembre. Le comportement du président sortant Félix Tshisekedi, mais aussi l'influence des violences des milices dans l'est du pays sur la tenue des scrutins seront au cœur du processus. Enfin, la gestion des scrutins et des possibles contestations de la commission électorale seront une nouvelle fois déterminantes pour cette année électorale très disputée.
A noter que le premier scrutin se tiendra ce dimanche 8 janvier, avec les législatives au Bénin. Des élections auxquelles participera cette fois l'opposition, contrairement à 2019.