Au Kenya, le président de la commission électorale a-t-il été visé par un projet d'enlèvement, d'assassinat lors de l'annonce des résultats de la présidentielle d'août 2022 ? C'est l'accusation lancée mardi 17 janvier par William Ruto, le président élu à l'issue de ce scrutin.
Que s'est-il passé dans les coulisses de la commission électorale kényane le 9 août 2022 au moment de l'annonce des résultats ? Devant les caméras, en direct à la télévision se déroule alors une scène de chaos. Une bagarre, entre le président de cette commission électorale, Wafula Chebukati et des partisans du candidat perdant Raila Odinga.
Mardi, William Ruto a accusé ses adversaires d'avoir tenté d'" enlever " le président de la commission, et même d'avoir voulu l'" assassiner ", afin de " paralyser " cette commission et d'empêcher l'annonce de sa victoire. Le chef de l'État dénonce plus généralement un " plan " préparé de longue date destiné à " subvertir la volonté du peuple " à coup de chantages, menaces, et corruption.
Des accusations réfutées par l'opposition
Plusieurs leaders du parti de Raila Odinga ont riposté. Le sénateur de Nairobi Edwin Sifuna met au défi le chef de l'État d'apporter " des preuves " de ces " accusations " " graves " D'autres élus dénoncent des propos " conspirationnistes " et demandent qu'une enquête soit menée pour lever les doutes. La veille, au moment de quitter ses fonctions, le président sortant de cette commission, Wafula Chebukati a plaidé pour qu'une commission d'enquête soit mise sur pied. De façon à " renforcer " selon lui, " l'indépendance de la commission " et " créer un environnement électoral futur exempt de harcèlement, d'intimidation ".