Afrique: Promotion de la sécurité alimentaire en Afrique - Dakar abrite le deuxième sommet des chefs d'Etat sur la souveraineté alimentaire

Le président de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina et le président du Sénégal Macky Sall

Le deuxième sommet des chefs d'Etat portant sur la sécurité et la souveraineté alimentaire en Afrique s'est ouvert le 25 janvier dans la capitale sénégalaise, notamment au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio. Cette rencontre stratégique qui prendra fin le 27 janvier a pour thème " Nourrir l'Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ".

Le sommet connaît la participation active d'une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement ainsi que d'une quarantaine de pays représentés par leurs experts oeuvrant dans le domaine de l'agriculture, sans oublier ceux issus du secteur privé pour relever le défi croissant de la sécurité alimentaire en Afrique. Ceci, à travers la mobilisation des ressources gouvernementales afin d'encourager les partenaires au développement à financer le secteur privé et à exploiter le potentiel agricole et alimentaire de l'Afrique qui est toujours en berne. Pour ce faire, selon la Banque africaine de développement (BAD), il faut que les Etats transforment les efforts de plaidoyer en actions concrètes. C'est ce qui justifie le bienfondé de la réunion de Dakar.

Selon les statistiques du Fonds des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de l'échelle mondiale, 828 millions de personnes souffrent de la faim. L'Afrique en elle seule représente 249 millions, soit un tiers du nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde. Or, la réalisation de l'objectif de développement durable numéro 2 sur la faim zéro ne peut être possible que si elle est atteinte en Afrique, laquelle doit être au centre des préoccupations car le nombre de personnes sous-alimentées y augmente plus rapidement que partout ailleurs dans le monde.

" Nourrir le monde exige donc que les systèmes alimentaires mondiaux soient modifiés pour libérer pleinement le potentiel de production alimentaire de l'Afrique ", précise la directrice générale adjointe de la FAO, Maria Helena Semedo.

Etayant les points clés qui seront débattus de front entre les participants, la vice-présidente de la BAD pour l'agriculture, le développement humain et social, Beth Dunford, a insisté sur le fait que ce sommet qui se tient au moment où le monde entier en général et l'Afrique en particulier subit les conséquences drastiques de la pandémie de la covid-19 et de la guerre en Ukraine permettra aux décideurs des différents pays participants de présenter leurs plans d'action et leurs pactes nationaux devant les partenaires pour obtenir des financements. Car, il y a une urgence. Et, pour ce faire, il faut agir tous. D'autant plus que tout le monde le sait qu'environ 250 d'Africains dorment chaque nuit en ayant faim.

" Cela est inacceptable. Parce que, nous le savons aussi que les prix des denrées alimentaires augmentent, donc la population a plus de mal à nourrir les familles. Le coût des engrais augmente également, les agriculteurs ont des difficultés à produire plus. Donc c'est le moment de se mobiliser pour renforcer la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire ", a-t-elle ajouté, insistant que ce sommet ne sera pas comme les autres, parce que la BAD promet des accords concrets, notamment dans la continuité de sa stratégie intitulée " Nourrir l'Afrique ".

Une politique lancée en 2015. Son importance s'illustre par le fait que depuis son lancement, l'institution et ses partenaires ont pu contribuer à hauteur de sept milliards de dollars pour cette stratégie, et touché 74 millions d'agriculteurs, sans oublier de nombreux succès qu'elle espère reproduire à grande échelle sur le continent, avec l'appui des engagements politiques.

" Nous savons où nous voulons aller en tenant compte de l'évolution démographique. Nous voulons développer ce que nous consommons, car sur le riz, nous importons encore, malgré tous les efforts que nous avons faits, malgré l'augmentation considérable de notre production. Nous importons beaucoup de maïs, nous importons pratiquement 100% de notre blé.

Donc aujourd'hui, il s'agit de mettre en place les stratégies qui nous permettront dans les cinq prochaines années d'être autosuffisants pour certaines productions, et pour d'autres, même si l'on n'atteint pas l'autosuffisance, que l'on puisse avoir de bons niveaux de production ", souligne le gouvernement sénégalais, en concluant que le Sénégal table sur un financement à hauteur de 1600 milliards de FCFA, soit environ deux milliards d'euros qui doivent être consacrés à la souveraineté alimentaire du pays.

Notons que cette rencontre de haut niveau est organisée par la BAD en partenariat avec la FAO et le gouvernement sénégalais.

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