Dans son discours prononcé mercredi, lors de la Cérémonie d'ouverture de la deuxième Conférence internationale de Dakar sur l'agriculture axé sur le thème " Nourrir l'Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ", le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, a appelé les partenaires bilatéraux et multilatéraux des pas du continent à " se mobiliser avec nous, pour faire de Dakar II un véritable Sommet de l'action, afin de réussir ensemble le pari de la production agricole et de la souveraineté alimentaire en Afrique ".
Selon le président en exercice de l'Union africaine (Ua), face à une crise sans précédent, nous sommes à la croisée des chemins. " Il y a le chemin de l'Afrique des problèmes, qui nous maintient dans le statu quo d'une agriculture qui continuera de nous exposer à la précarité alimentaire, et le chemin de l'Afrique des solutions, qui nous met dans la perspective d'une agriculture moderne, et nous conduit, au-delà de la résilience, vers la souveraineté alimentaire " et " Dakar II veut s'inscrire résolument dans la dynamique de l'Afrique des solutions ; une Afrique qui puise dans son énorme potentiel pour se nourrir par elle-même et aider à nourrir le monde ".
A en croire le président Sall, la priorité, relative à l'agriculture et à la sécurité alimentaire, est devenue aujourd'hui une urgence de première nécessité, alors que nos pays subissent de plein fouet l'effet combiné du changement climatique, de la pandémie et d'une guerre majeure.
" Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Selon le Rapport mondial sur la crise alimentaire en 2022, jusqu'à 205 millions de personnes à travers le monde pourraient faire face à l'insécurité alimentaire. S'y ajoutent la pénurie d'engrais et la hausse vertigineuse des prix qui plombent la production agricole ".
D'ailleurs, Macky Sall est convaincu que " cette crise sans précédent nous édifie sur l'urgence pour notre continent de mettre fin à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur, d'apprendre à se nourrir par lui-même, et mieux encore, de contribuer à nourrir le monde ". Car, d'après toujours le chef de l'Etat sénégalais, " nous en avons le potentiel. Nous sommes 1,4 milliard d'habitants établis sur plus de 30 millions de km2, avec plus de 60% des terres arables non exploitées de la planète et d'abondantes ressources hydriques ", relevant ainsi tout le paradoxe d'un continent qui continue d'importer l'essentiel de ses produits alimentaires.
Il a, en outre, rappelé que la Déclaration de Maputo de juillet 2003 nous rappelle que pour transformer notre potentiel en réalité, il nous faut allouer au moins 10% du budget national à l'agriculture. " Cela requiert un engagement volontariste. A titre d'exemple, au Sénégal la part des investissements agricoles dans le budget général d'investissement s'élève à 12%. De plus, en deux ans nous avons augmenté de 75% le financement de la campagne agricole d'hivernage, afin d'accélérer notre marche vers la souveraineté alimentaire ".