Alors que beaucoup d'observateurs s'interrogeait, il y a un mois encore, sur l'avenir du CHAN, l'édition algérienne est venue apporter son lot de réponses. À l'heure du bilan, il flotte un petit de d'optimisme sur l'avenir de la compétition après une organisation réussie et un tournoi qui a ravi la plupart des observateurs.
Le doute, sur l'avenir du CHAN qui a escorté la compétition, s'est lentement dissipé au fur et à mesure du déroulement des matches. Jusqu'à ne plus être un débat lorsque les lumières se sont éteintes samedi 4 février sur le Stade Nelson-Mandela de Baraki après la finale gagnée par le Sénégal face à l'Algérie (0-0 ; tab 5-4).
Une compétition relancée
Cette édition algérienne a eu le mérite de redonner du tonus à une compétition qui était en perte de vitesse, à tel point que ni le lieu, ni la date du prochain CHAN n'avaient été choisis. Après trois semaines d'un tournoi, le doute n'est plus permis. Il y aura bien une prochaine édition améliorée du CHAN. " Nous voulons que le CHAN se développe et soit une compétition aux standards internationaux, a martelé le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe. Nous devons donc soutenir cela avec un apport financier. Il faut que les acteurs soient récompensés à la hauteur de leurs efforts. C'est aussi une façon de contribuer au développement du football local ".
Les règles devraient également évoluer pour rehausser le niveau de la compétition. Aujourd'hui, seuls les joueurs évoluant dans leur championnat local peuvent être sélectionnés par leur pays pour disputer le tournoi. " Il faudrait qu'un joueur qui joue dans un club étranger, du moment que c'est en Afrique, puisse représenter son pays au CHAN. Nous allons étudier cela en Comité exécutif ", promet Patrice Motsepe.
Une organisation réussie
" Je dis avec assurance que le CHAN en Algérie est le meilleur de tous les temps [... ]. La qualité du football, des installations, des stades, des terrains, des arbitres, la VAR, les hôtels, les transports. " Même si on n'est pas tout à fait d'accord avec les propos enthousiastes et diplomatiques du président de la CAF, il faut reconnaitre que l'organisation algérienne peut véritablement être qualifiée de réussite. L'Algérie, dont le dernier tournoi de football organisé, datait de 1990 (CAN) a mis le paquet pour ce CHAN à presque tous les niveaux : deux nouveaux stades, une bonne logistique, du monde dans les gradins, un bel accueil des équipes et des supporters. Des CAN ont été beaucoup moins réussies et si le vœu secret des Algériens est de marquer des points en vue de l'attribution prochaine de la CAN 2025, leur objectif n'est pas loin d'être atteint.
De belles surprises, de grosses déceptions
La réussite de l'organisation ne masque pas le niveau moyen des équipes au cours de la compétition. L'engouement dans le tournoi a été beaucoup suscitée d'abord par l'Algérie, portée par tout un peuple. Ensuite par le Sénégal, poussé par une dynamique depuis le sacre de Lions A il y a un an. Ensuite, les belles surprises incarnées par Madagascar et Niger ont fait souffler un vent de fraicheur sur ce CHAN. Le premier a impressionné par son jeu, son enthousiasme et son culot pour sa toute première participation. Le second a réussi l'exploit de se hisser pour la première fois dans le dernier carré grâce à une solidité et un réalisme qui a fait tomber le Cameroun et le Ghana (2-0) mais qui a explosé face à l'Algérie en demi-finale (0-5).
Côté déception, outre l'absence par forfait du double tenant du titre, le Maroc, la chute de la République démocratique du Congo est la plus marquante de ce CHAN. Les Congolais, deux fois vainqueurs du tournoi (2009, 2016), ont été éliminés pour la première de leur histoire au premier tour. Le Cameroun, quatrième en 2021, et ayant un mondialiste dans son effectif (Jérôme Ngom Mbekeli), n'a pas tenu son rang. Tout comme le Mali, deux fois finaliste (2016, 2021), sorti au premier tour.