Au Sénégal, c'est le coup d'envoi ce jeudi 9 février du Dakar Music Expo, ou DMX, à l'Institut français de Dakar. C'est la quatrième édition de ce salon professionnel international dédié au secteur de la musique, et dont RFI est partenaire. Objectifs : promouvoir et professionnaliser les artistes sénégalais et africains.
C'est un duo ultra-énergique, Def Maa Maa Def, des rappeuses sénégalaises Mamy Victory et Defa. Un duo né lors de la dernière édition du Dakar Music Expo en 2022. " C'est à travers le DMX de l'année dernière qu'on a eu notre tournée européenne, et c'était une très grande expérience pour nous, car c'était une première, explique Mamy Victory. Disons que DMX a fait Def Maa Maa Def ".
Defa ajoute : " Je connais tellement d'artistes ici au Sénégal qui ont du talent, mais que personne ne connait, c'est dommage. "
" Des salons comme ça, on en a besoin "
Le DMX, c'est donc une plateforme de rencontres et d'échanges autour du marché de la musique, des droits d'auteurs, ou encore de la préservation du patrimoine musical en Afrique de l'Ouest. " Ilfaut créer du réseau ", insiste Moustapha Ndiaye, président de l'Association des managers du Sénégal. " Le talent ne suffit pas ", dit-il : " Les artistes, souvent, sont seuls. Ils travaillent seuls. Ça, ce sont des choses qu'il faut corriger. Quand tu as une musique, tu as besoin d'une personne plus expérimentée que toi dans la composition, l'arrangement. C'est compliqué, le marché est trop mal organisé. Des salons comme ça, on en a besoin, les artistes en ont besoin. "
L'événement est également ouvert au grand public, avec des concerts en soirée. L'artiste malienne Black AD, prix Découvertes RFI 2022 sera notamment sur scène avec le lauréat 2021, le musicien congolais Alesh, qui lancera sa tournée africaine ce vendredi.
Une 4e édition placée sous le signe de la digitalisation
Cette 4e édition est placée sous le thème de " la digitalisation dans le secteur musical ", un enjeu majeur pour tous les acteurs de la musique, selon Doudou Sarr, fondateur du DMX. " On ne peut pas faire grand-chose maintenant sans les outils digitaux, assure-t-il. Ça a permis à beaucoup d'artistes de démocratiser la création, la distribution donc c'est très important. Maintenant, moi, un aspect qui m'est cher, c'est la monétisation et la génération de revenus et pour ça, on fait venir des gens, des experts, pour discuter, pour voir dans le contexte du Sénégal ce qu'on pourrait apporter comme solution digitale pour accompagner nos acteurs culturels et particulièrement nos musiciens ".
Doudou Sarr poursuit : " Est-ce qu'il y a des blocages ? Moi, je ne trouve que des opportunités. Il faut qu'il y ait de la consommation. Le consommer local, c'est aussi acheter de la musique en se servant d'outils digitaux, en se servant des plateformes de streaming. Par exemple, Spotify ne pense même pas à l'Afrique francophone pour l'instant, parce que les plus grandes avancées sont en Afrique de l'Est, au Nigeria. L'outil est là, mais il faut s'en servir. "