Après quatre ans d'absence, le fondateur du parti HVM, qui a dirigé le pays de 2014 à 2018, a atterri samedi après-midi à l'aéroport d'Ivato, en périphérie de la capitale. Un retour à quelques mois de l'élection présidentielle, prévue à la fin de l'année.
Drapeaux bleus dans les mains ou bandeaux " Hery is back " dans les cheveux, quelque 300 partisans, cadres du parti et d'autres formations d'opposition ont accueilli l'ancien chef de l'État dans le quartier d'Andraharo.
" On a observé la situation et maintenant, il est grand temps que l'on parle. Le président est là premièrement dans la perspective électorale et il y a aussi l'objectif d'évaluer la situation de Madagascar.(...) Nous avons invité les divers partis de l'opposition dans un esprit d'ouverture et d'un environnement serein et surtout dans le cadre d'une alliance positive ", fait savoir Alain Désiré Rasambany, secrétaire général national du HVM.
Hery Rajaonarimampianina qui avait été éliminé dès le premier tour de la présidentielle de 2018, en obtenant seulement 8% des voix avec un bilan qui n'avait pas convaincu les Malgaches, a laissé planer le doute sur une éventuelle candidature, réclamée par ses partisans.
" Je suis venu pour voir, pour écouter, pour discuter avec la population, les jeunes, les femmes, les intellectuels, la société civile et, pourquoi pas, avec la communauté internationale présente à Madagascar. Donc après tout cela, je vous dirai ce qu'il en est. J'ai lu des rapports. On m'interpelle. Mais c'est différent d'être présent et de voir ce qui se passe sur le terrain.(...) Les chiffres ne sont pas éloquents du tout. Ils sont inquiétants même. Mais je ne suis pas là, pour l'instant, pour dénigrer ou critiquer quoi que ce soit. Laissez-moi d'abord le temps de voir, d'écouter, de discuter, de réfléchir après tout ça et puis on verra. "
Une candidature à la prochaine présidentielle qui " va de soi ", estime son bras droit Rivo Rakotovao, coordonnateur national du HVM.
" On a été battu en 2018. On a accepté notre défaite. On a attendu quatre ans et il revient pour voir parce que, le pays, où est-ce qu'il est par rapport à ce qu'on a laissé en 2018? Bien sûr, il y avait eu des problèmes. Mais, en tout cas, tous les chiffres sont là pour confirmer que Madagascar a périclité dans tous les domaines, notamment social, économique et politique. (...) Nous, on ne va pas recommencer à faire l'histoire. On l'a déjà fait. Donc on a du vécu qui nous servira de guide par rapport à ce qu'on pense faire d'ici peu. "
Une absence de quatre ans pour " respecter le statut républicain " et " laisser son successeur travailler ", justifie l'ancien président, qui envisage d'effectuer des visites dans d'autres régions de l'île.