Le climat est toujours très tendu à la frontière entre l'État somalien du Puntland et le Somaliland, l'État autoproclamé du nord du pays, autour de la ville de Las Anod. Depuis l'assassinat d'un homme d'affaires engagé en politique, en décembre 2022, des affrontements armés ont eu lieu entre les troupes somalilandaises et des miliciens locaux exigeant le rattachement à la Somalie. Et ce week-end, le Somaliland a accusé l'armée du Puntland de l'avoir attaqué.
Le ministre de la Défense du Somaliland l'affirmait encore dimanche : son pays ferait actuellement l'objet d'une attaque des forces armées de l'État voisin, et rival, du Puntland. Des troupes puntlandaises auraient fait diversion loin de Las Anod, en ouvrant un nouveau front dans une autre localité frontalière, selon lui. Cela dit, son gouvernement a réitéré le même jour son engagement à respecter le cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel qu'il avait décrété vendredi.
Chaque camp accuse l'autre
Les chefs religieux de Las Anod ont accueilli favorablement ce cessez-le-feu lundi auprès de médias locaux, même si la situation sur le terrain reste incertaine. Car les mêmes chefs religieux ont fait état de nouveaux combats entendus à l'est de la ville. Chaque camp accuse l'autre d'avoir ouvert le feu en premier et de recevoir du soutien armé de l'étranger, voire de groupes jihadistes.
La dispute autour de Las Anod est ancienne. Le Puntland et le Somaliland se sont déjà affrontés pour son contrôle en 2007. L'agence Associated Press (AP), citant une source hospitalière, parlait lundi d'au moins 57 morts en une semaine d'accrochages entre les miliciens favorables au rattachement à la Somalie, qui tiennent la ville, et l'armée somalilandaise, retranchée en périphérie.
" Désescalade "
L'ONU et les partenaires internationaux de la Somalie ont appelé à une " désescalade " et évoquent plus de 100 000 personnes déplacées par les combats.