Le processus doit déboucher sur un accord final et la nomination d'un Premier ministre et de son gouvernement civil. Mais le processus traine en longueur et de nombreux obstacles restent à franchir.
Principal objectif des tractations en cours : tenter de rallier à l'accord-cadre signé en décembre les principaux absents. Les signataires de l'accord de Juba d'abord, notamment Mini Minawi, leader du Mouvement de libération du Soudan et Gibril Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l'égalité et ministre des Finances. " Sans eux, le processus en cours reste voué à l'échec ", estime une source occidentale.
Leur ralliement rendrait en effet l'accord plus inclusif mais soulèverait aussi de nouvelles difficultés : ces deux personnalités ont soutenu le coup d'État de 2021. Quel pourrait donc être leur rôle dans la désignation du Premier ministre et du futur gouvernement censé au contraire tourner la page de la junte militaire ? Une question délicate.
Quant aux comités de résistances, chevilles ouvrières de la révolution, mais également absent de la liste des signataires en décembre, ils refusent toujours toute discussion avec les militaires même si certains continuent de plaider pour leur ralliement.
L'accord-cadre a également laissé en suspens les cinq questions les plus difficiles à régler et qui conditionnent le succès ou non de la transition : la révision des accords de Juba, le démantèlement de l'ancien régime, la situation dans l'est du Soudan, la justice transitionnelle et la réforme du secteur de la sécurité. Ces sujets doivent être débattus au cours d'une série d'ateliers avant la signature d'un accord final. Or trois ateliers sur cinq ont eu lieu pour le moment. Surtout les recommandations issues de ces réunions, qui doivent servir de feuille de route au futur gouvernement, ne seront pas contraignantes...