Sommet de l'UA - Parvenir à une croissance inclusive et à un développement durable en Afrique requiert 7 à 10 % de croissance du PIB, selon les experts

19 Février 2023
Contenu d'un Partenaire Premium
African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

L'étude va servi à esquisser des recommandations pour un plan de développement pour aider à transformer les économies africaines et éradiquer la pauvreté

" Nous avons besoin de nouveaux modèles financiers, de nouvelles approches pour y faire face " - Kevin Urama, Chef-économiste et vice-président par intérim, Banque africaine de développement

Des experts, qui se sont penchés sur une étude en cours sur les facteurs clés qui sous-tendent le développement en Afrique, ont souligné, vendredi 17 février, la nécessité pour le continent de maintenir des taux de croissance annuels de 7 à 10 % minimum du produit intérieur brut au cours des 40 prochaines années, si l'on veut respecter l'Agenda 2063.

C'était lors d'une session, organisée par la Commission de l'Union africaine et la Banque africaine de développement, en marge du 36e sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba. L'étude, qui porte sur les Actions clés à mener pour une croissance inclusive et un développement durable en Afrique, a été commandée par le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.

Il s'agit d'analyser en profondeur la trajectoire de croissance de l'Afrique et d'identifier les mesures à prendre pour permettre à l'Afrique, durant les quarante prochaines années, de doubler les taux de croissance qu'elle affiche aujourd'hui. Instauré par l'Union africaine, l'Agenda 2063 est la feuille de route et le plan directeur de l'Afrique pour se transformer en puissance mondiale du futur.

L'économiste en chef et vice-président par intérim de la Banque africaine de développement, Kevin Urama, a exposé les raisons qui ont motivé l'étude : les performances actuelles de l'Afrique en matière de croissance ne suffisent pas à éradiquer la pauvreté ni à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) ou l'Agenda 2063, condensés dans les priorités "High 5" de la Banque africaine de développement.

Albert Muchanga, commissaire de l'Union africaine chargé du Développement économique, du commerce, du tourisme, de l'industrie et des minéraux, a animé la session, qui a duré près d'une heure trente.

Dans un message lu en son nom, le président zambien Hakainde Hichilema a déclaré qu'il ne doutait aucunement de la capacité de l'Afrique à vaincre la pauvreté et qu'il n'attendait rien de moins que des recommandations adaptées : " Ce que nous pouvons faire, collectivement, pour assurer la croissance de l'économie africaine ne peut plus être vu comme une chimère ".

Toutes les interventions ont réitéré le même consensus : le développement durable est à portée de main. La Chine a été citée comme l'exemple d'une stratégie de développement qui intègre une croissance inclusive, propulsant le pays, en 40 ans, du statut de nation en développement à celui de superpuissance.

L'étude se penchera de manière exhaustive sur la trajectoire de croissance en dents de scie des économies africaines pour mieux en identifier les causes.

" Aucun pays africain n'a enregistré de taux de croissance constants sur plusieurs décennies. Pourquoi ces disparités, et quels sont les moteurs des hausses et des baisses ? ", a interrogé M. Urama. " Nous avons besoin d'approches novatrices des nouveaux modèles financiers pour y remédier. La redistribution des ressources est inévitable ", a-t-il poursuivi.

Le progrès est synonyme d'engagement, a déclaré Vera Daves De Sousa, ministre angolais des Finances, en citant l'expérience de son pays : " En Angola, le gouvernement s'est fermement engagé à lever les obstacles - améliorer l'environnement des entreprises en commençant par l'environnement politique. "

Mme de Sousa a ajouté qu'il fallait " [s'attaquer à] la bureaucratie excessive et promouvoir le développement du capital humain ", principal pilier du plan de développement du pays.

Économiste et professeur à l'université de Columbia aux États-Unis, Jeffrey Sachs a souligné qu'augmenter les investissements pour les porter de 20 % du produit exige " un exercice quantitatif approfondi et une stratégie de développement développée par des stratèges ". " C'est le défi de l'Afrique ", a-t-il souligné, ajoutant que le développement des infrastructures et du capital humain est capital.

Hanan Morsy, secrétaire exécutive adjointe et économiste en chef à la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies, a déclaré que l'Afrique avait besoin de stabilité macroéconomique : " Le continent doit porter la chaîne de valeur de la production à plus grande échelle et ne pas se contenter d'exporter des matières premières ", a-t-elle observé.

D'autres intervenants ont détaillé tous les obstacles auxquels le continent est confronté, au premier rang desquels figure le coût du capital pour conduire des dépenses d'infrastructures nécessaires à la croissance, l'explosion démographique de la jeune population et la nécessité d'accélérer l'innovation technologique et les compétences.

Après de nouvelles consultations avec les parties prenantes, l'étude permettra de formuler des recommandations pour un plan de développement visant à transformer les économies africaines et à éradiquer la pauvreté. Elle devrait être finalisée en décembre 2023.

Au nombre des résultats escomptés de l'étude :

Identifier les catalyseurs comme les freins à la croissance inclusive, au développement durable et à la transformation structurelle en Afrique, globalement et selon des classifications de pays basées sur des caractéristiques spécifiques comme le niveau de revenus.

Esquisser des solutions pour identifier les contraintes majeures.

Explorer les synergies et les complémentarités des politiques et initiatives existantes que tous les pays africains doivent déployer, pour une croissance inclusive et un développement durable.

Esquisser des recommandations pour une stratégie continentale en faveur d'une croissance inclusive et d'un développement durable en Afrique.

Proposer les mesure clés que les parties prenantes concernées doivent prendre à l'échelle nationale, régionale et continentale, pour soutenir la transition de l'Afrique vers des voies de développement inclusives et durables, afin d'atteindre les ODD, l'Agenda 2063 et les "High-5".

Contact:

Amba Mpoke-Bigg, Département de la communication et des relations extérieures | media@afdb.org

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.