Les dirigeants africains déclarent soutenir les conclusions du Sommet sur l'alimentation organisé par la Banque africaine de développement et appellent à les mettre en œuvre d'urgence

20 Février 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Ils exhortent la communauté internationale à apporter son soutien à l'accomplissement du plein potentiel agricole du continent.

La 36e session ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine se déroulait ce week-end, à Addis-Abeba.

Les chefs d'État et de gouvernement africains ont approuvé les conclusions du récent Sommet Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire et la résilience, organisé en janvier par le Groupe de la Banque africaine de développement et le gouvernement du Sénégal, appelant à un soutien mondial pour sa mise en œuvre immédiate.

Dans une résolution lue à la clôture du 36e sommet de l'Union africaine, dimanche, dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, ils ont qualifié le Sommet Dakar 2 sur l'alimentation d'important et d'opportun, pour faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires, aux perturbations de l'approvisionnement alimentaire mondial et à l'aggravation de l'insécurité alimentaire en Afrique.

En moins d'un mois, le Sommet Dakar 2 sur l'alimentation a mobilisé plus de 36 milliards de dollars d'investissements pour stimuler la production alimentaire et agricole en Afrique. La Banque africaine de développement est en tête des engagements, avec 10 milliards de dollars.

Les autres engagements comprennent :

Banque islamique de développement, qui s'engage à fournir 7 milliards de dollars.

Fonds international pour le développement agricole (FIDA) : 3 milliards de dollars.

Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) : 5 milliards de dollars.

Union européenne : 4 milliards de dollars.

Banque ouest-africaine de développement : 1 milliard de dollars.

Banque arabe pour le développement économique en Afrique : 2 milliards de dollars.

" Les Pactes nationaux de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles élaborés lors du Sommet de Dakar 2 expriment la vision, les défis et les opportunités en matière de productivité agricole, d'infrastructures, de transformation, de valeur ajoutée, de marchés et de financement qui contribueront à accélérer la mise en œuvre du Programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique de l'Union africaine, ", ont déclaré les dirigeants présents.

En guise d'avancée proactive, l'Union africaine a appelé à mettre en œuvre les Pactes nationaux de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles, en fixant des délais et des indicateurs de réussite clairement mesurables - ce qui implique des politiques nationales concrètes, des incitations et des réglementations pour établir un environnement propice à des investissements plus larges et accélérés dans l'ensemble du secteur agricole.

Au sommet de l'UA, les présidents se sont succédé pour saluer le leadership de la Banque africaine de développement en matière de soutien à l'Afrique et pour qu'elle puisse se nourrir par elle-même et se transformer en grenier mondial.

Le chef de l'État sénégalais et président sortant de l'Union africaine, Macky Sall, a salué le travail de la Banque africaine de développement et de sa direction, dans son discours lors de la cérémonie d'ouverture du 36e sommet de l'Union africaine, samedi.

Le président Sall, à la tête de l'UA depuis février 2022, a rendu hommage à la Banque africaine de développement et au travail efficace qu'elle accomplit pour stimuler le progrès sur tout le continent, notamment en matière de sécurité alimentaire : " Je suis profondément reconnaissant envers notre frère Akinwumi Adesina pour l'enthousiasme et le leadership avec lesquels il continue de mobiliser la Banque africaine de développement pour aider à libérer le potentiel agricole du continent et à mettre fin à sa dépendance alimentaire ", a déclaré le dirigeant sénégalais, dont le pays a coorganisé le Sommet sur l'alimentation. " Les excellents résultats de Dakar 2 en témoignent ", a-t-il ajouté.

Le Sommet a débouché sur la Déclaration de Dakar 2023 sur la souveraineté alimentaire et la résilience, qui souligne que l'Objectif de développement durable n°2 des Nations unies sur la faim zéro ne pourra être atteint s'il ne l'est pas en Afrique.

" Grâce aux efforts inlassables de la Banque africaine de développement, environ 36 milliards de dollars ont déjà été promis pour stimuler la productivité agricole, dont 10 milliards de dollars provenant de la banque, dans le cadre des pactes nationaux qui ont été signés. "

Le président sénégalais a appelé les autres chefs d'État et de gouvernement à " approuver la Déclaration de Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire et la résilience et à charger la Commission de l'Union africaine de travailler à sa mise en œuvre, en collaboration avec la banque. "

Fini, " l'Afrique des problèmes ", place à " l'Afrique des solutions ! ", a déclaré le président Sall, brandissant un credo qu'il partage avec le président de la Banque africaine de développement.

Une position reprise par son successeur, le président de l'Union des Comores et nouveau président de l'Union africaine pour 2023, Azali Assoumani.

Le premier jour du 36e sommet de l'Union africaine a marqué la passation de la présidence de l'Union africaine entre le dirigeant sénégalais et son homologue de l'Union des Comores.

La guerre de la Russie en Ukraine, tout comme la Covid-19, a démontré, selon M. Assoumani, l'urgence pour les pays africains de briser le cycle de la dépendance, en augmentant la production alimentaire de manière proactive et, surtout, en se conformant à la Déclaration de Dakar sur la souveraineté alimentaire et la résilience.

M. Assoumani a appelé à un plus grand engagement avec les organisations concernées, en particulier la Banque africaine de développement, " qui ne ménage aucun effort pour soutenir le secteur agricole en Afrique, pour obtenir des semences et des intrants pour cette production, mais aussi pour renforcer les capacités de nos pays dans un domaine important de l'agriculture. "

Il a salué ce qu'il a qualifié de leadership exceptionnel de la banque, pour son action en faveur de la sécurité alimentaire en Afrique. Le président des Comores a également plaidé pour qu'une place particulière dans l'agriculture soit accordée aux jeunes, " qui ont un grand potentiel et permettront à nos pays de sortir de la pauvreté, de la famine, de la malnutrition et de la dépendance ".

" Il est en effet capital de former et d'occuper ces jeunes, afin d'éviter qu'ils ne deviennent les otages des extrémistes de tous bords, qui menacent la paix et la stabilité de nos pays, avec leurs actes terroristes ", a déclaré M. Assoumani.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a appelé l'Union africaine et les partenaires au développement à soutenir la Déclaration de Dakar 2023 sur la souveraineté alimentaire et la résilience afin de libérer le plein potentiel de l'Afrique en matière d'agriculture.

" La déclaration a reconnu à juste titre que le continent s'est réveillé et qu'il est temps que l'Afrique se nourrisse par elle-même et qu'elle libère pleinement son potentiel agricole pour nourrir la planète ", a déclaré M. Ahmed.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a souligné dans son allocution d'ouverture que " le temps de la parole est ici fini. Il a appelé à privilégier " la solidarité intra-africaine [et à] la mise en place rapide d'institutions financières africaines ", qu'il a qualifiées de " voie du salut "

Dans la déclaration faite à l'issue du sommet de l'UA, celle-ci fait observer qu'en dépit du fait que l'Afrique possède 65 % des terres arables encore disponibles sur terre, un tiers des 828 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde vivent sur le continent. L'Afrique continue de connaître une grave insécurité alimentaire.

L'Union africaine souligne que l'Afrique peut produire assez de nourriture pour se nourrir elle-même et contribuer à nourrir le reste de la planète. Elle s'est ralliée à la position de la Banque africaine de développement, selon laquelle atteindre et maintenir la souveraineté alimentaire passent par la fourniture à grande échelle de technologies agricoles aux agriculteurs, ainsi que par l'augmentation de la production alimentaire et des investissements dans les systèmes agricoles et alimentaires, des prérequis pour y parvenir.

Les dirigeants africains ont également pesé de tout leur poids pour que soient renforcées les initiatives continentales à fort impact, comme les Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine de la Banque africaine de développement et d'autres programmes à succès, nationaux et déployés par des partenaires.

Les dirigeants ont appelé la Commission de l'Union africaine et la Banque africaine de développement à assurer le suivi, avec les différents partenaires au développement, pour finaliser leur soutien financier prévu, en complément des 30 milliards de dollars de financements annoncés lors du Sommet Dakar 2. Il sera rendu compte de l'investissement global des partenaires au développement, lors de la prochaine session ordinaire de l'Assemblée, en 2024.

Au cours de ce sommet de l'Union africaine, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a rencontré plusieurs chefs d'État africains, dont la Tanzanienne Samia Suluhu Hassan et le Kényan William Ruto, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, ainsi que plusieurs partenaires et décideurs présents : la vice-présidente de la Commission de l'Union africaine, Monique Nsanzabaganwa, la secrétaire d'État adjointe pour l'Afrique des États-Unis, Molly Phee, qui était accompagnée du représentant spécial du président pour la mise en œuvre du Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique, Johnnie Carson, le président de la CUA, Moussa Faki Mahamat, et la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo.

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