Une délégation de la Banque africaine de développement s'est entretenue le 17 juin 2024 à Tokyo, avec le vice-ministre parlementaire du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme (MLIT) du Japon, M. Takashi Koyari, et des représentants de plusieurs ministères et entreprises japonais.
L'équipe de la Banque, dirigée par les vice-présidents Kevin Kariuki, Solomon Quaynor et Kevin Urama, est au Japon pour renforcer les partenariats avec le gouvernement et les entreprises japonais et stimuler les investissements dans des secteurs clés de développement de l'Afrique tels que les infrastructures, l'énergie propre et les écosystèmes de start-up.
Accueillant la délégation, M. Koyari s'est dit convaincu que les connaissances et l'expérience approfondies du gouvernement en matière d'infrastructures liées à l'eau et de gestion des catastrophes, acquises grâce à la mise en oeuvre et à la gestion de systèmes nationaux d'infrastructures, pourraient fournir des indications précieuses pour les projets et les initiatives de la Banque africaine de développement en la matière.
M. Quaynor a indiqué que les changements climatiques sont stratégiquement importants pour le Groupe de la Banque africaine de développement, ajoutant que l'urbanisation rapide de l'Afrique exacerbe les changements climatiques. Il a noté que l'inadéquation de la planification urbaine au niveau infranational entraîne une généralisation de l'habitat informel et un manque de services urbains.
« Nous sommes ici pour apprendre », a-t-il précisé.
La Banque africaine de développement adopte une approche globale pour lutter contre les changements climatiques, mettant l'accent sur l'alignement avec l'Accord de Paris, la mobilisation de financements climatiques et l'intégration des marqueurs climatiques dans toutes ses opérations, a indiqué M. Kariuki. Il a évoqué la réussite du programme Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine (TAAT) en Éthiopie, qui a permis d'aider le pays à devenir un exportateur net de blé, comme exemple des interventions du Groupe de la Banque dans le domaine du climat.
Il a également présenté le Guichet d'action climatique, un fonds dédié au financement climatique dans les pays les moins avancés d'Afrique du Groupe de la Banque.
« Grâce au Guichet d'action climatique, nous avons pu établir qu'il y a plus de demande. Il y a une énorme demande pour des projets d'adaptation », a-t-il expliqué.
Plusieurs entreprises japonaises ont présenté des exemples de leurs produits et activités dans le domaine des infrastructures, notamment les pompes de drainage, la gestion et la rénovation des barrages, la désalinisation de l'eau et la gestion des inondations liées au climat et autres phénomènes météorologiques extrêmes.
En réponse à ces présentations, le vice-président Quaynor s'est enquis du potentiel d'une opportunité commerciale et évolutive concernant les véhicules équipés de pompes de drainage dans les villes africaines.
« Si les véhicules équipés de pompe de drainage sont abordables, il est probable que des personnes voudront en acheter plusieurs et les utiliser pour réaliser des travaux de drainage dans différentes parties de la ville », a déclaré M. Quaynor. « Il pourrait donc y avoir une opportunité commerciale et évolutive en ce qui concerne la pompe de drainage », a-t-il souligné.
Takaaki Nomoto, administrateur au Groupe de la Banque africaine de développement pour le Japon, le Brésil, l'Argentine, l'Autriche et l'Arabie saoudite, s'est réjoui de cette opportunité d'engagement avec le secteur privé japonais : « C'est une très bonne occasion pour nous », a-t-il noté. Il a également indiqué que plusieurs entreprises participant à la réunion ont déjà une expérience de l'Afrique et qu'il existe un potentiel de collaboration, soulignant l'accent mis par la Banque sur les infrastructures de qualité en Afrique.
La délégation de la Banque a également rencontré des représentants de la Japan Bank for International Cooperation (JBIC). Les discussions ont porté sur la relance du partenariat entre les deux institutions, qui ont signé un protocole d'accord en 2009 portant sur les ressources naturelles, les énergies renouvelables, les infrastructures, la facilitation des échanges commerciaux dans le secteur privé et le soutien à la liquidité pour le secteur privé.
Les vice-présidents ont souligné l'importance de la collaboration avec la JBIC pour encourager les entreprises japonaises à investir en Afrique. Ils ont insisté sur le vaste potentiel du continent en matière d'énergies renouvelables, de minéraux critiques et de production d'hydrogène vert, ainsi que la nécessité de créer de la valeur ajoutée et de produire localement dans la chaîne de valeur des minéraux critiques.
La délégation de la Banque séjourne au Japon du 17 au 21 juin pour participer à une série de réunions. Au cours de cette visite, la Banque a également organisé le Forum des affaires Japon-Afrique le 18 juin, en partenariat avec Keizai Doyukai, l'association japonaise des dirigeants d'entreprises.